[PODCAST] Les déclarations de Donald Trump sur les immigrés « mangeurs de chats » : analyse et réactions

Rumeur d’immigrants mangeant des chiens et des chats : Comment elle s’est propagée

La rumeur d’immigrants qui mangent des chiens et des chats dans une ville de l’Ohio a agité la campagne pour l’élection présidentielle américaine. Cette rumeur a été relayée par le candidat républicain Donald Trump lors d’un débat télévisé avec Kamala Harris le 10 septembre dernier. Bien que rapidement démentie par des journalistes et les autorités locales, elle a été reprise par les partisans de l’ancien président et amplifiée sur les réseaux sociaux. Nous revenons aux origines de cette rumeur avec Yona, correspondante du Parisien aux États-Unis.

Contexte de la rumeur

Au moment du débat présidentiel du 10 septembre entre Donald Trump et Kamala Harris, le candidat républicain évoque l’immigration aux États-Unis en citant une petite ville de l’Ohio, Springfield. Il déclare que dans cette ville, les nouveaux arrivants mangent des chiens, des chats et d’autres animaux de compagnie. Cependant, ces allégations sont rapidement démenties par ABC News qui a contacté les autorités locales de Springfield.

La ville de Springfield et l’arrivée des Haïtiens

Springfield est une petite ville du Midwest en déclin, qui a connu un exode de population à cause de la désindustrialisation. Dans les années 2020, la municipalité décide de revitaliser la ville en attirant des entreprises pour créer des emplois. Cela a conduit à l’arrivée de milliers d’immigrants haïtiens, attirés par les opportunités d’emploi et un statut d’immigration spécifique leur permettant de vivre légalement aux États-Unis.

Tensions et rumeurs

L’arrivée des immigrants haïtiens à Springfield a créé des tensions avec la population locale, qui se sent abandonnée et confrontée à des problèmes d’afflux massif de population dans les écoles, les services de santé et les logements sociaux. Des réunions publiques ont été organisées où certains habitants ont accusé les Haïtiens de trafic de drogue et de vol à l’étalage. Cependant, aucune preuve n’a été apportée pour étayer ces allégations.

L’accident de la route et les conséquences

Le 22 août 2023, un accident de la route impliquant un minivan conduit par un Haïtien a provoqué la mort d’un enfant et plusieurs blessés. Cet accident a suscité une vague d’émotion dans la ville, mais en même temps, les propos racistes ont commencé à se multiplier en ligne et lors des réunions publiques. Ces tensions ont atteint leur paroxysme lorsque plusieurs écoles de la ville ont reçu des alertes à la bombe, entraînant une peur généralisée au sein de la communauté haïtienne.

Exploitation politique de la rumeur

Les républicains ont utilisé cette rumeur pour dénoncer la politique migratoire de l’administration Biden-Harris et ont propagé des images humoristiques sur les réseaux sociaux. Donald Trump a même prévu de se rendre à Springfield malgré les demandes du maire de ne pas venir. Cette rumeur a généré une certaine fébrilité chez les républicains, tandis que les démocrates se sont moqués de ces allégations et ont tenté de rétablir les faits.

Impact sur les élections

L’immigration est l’un des sujets prioritaires pour de nombreux électeurs américains. Les arrivées massives de migrants à la frontière mexicaine ces dernières années ont alimenté les débats politiques. En réponse à cette question, Kamala Harris a proposé des mesures visant à renforcer la sécurité aux frontières tout en permettant aux migrants légaux d’accéder à la citoyenneté. La propagation de cette rumeur montre comment l’immigration peut être utilisée à des fins politiques, même au détriment de la vérité.

En conclusion, la rumeur d’immigrants mangeant des chiens et des chats à Springfield est un exemple de désinformation utilisée pour alimenter un débat politique. Elle illustre les tensions et divisions au sein de la société américaine sur la question de l’immigration. Il est crucial de faire preuve de discernement et de vérifier les informations avant de les relayer pour éviter de propager des rumeurs infondées.