[PODCAST] Procès aux assises de l’ex-patron des stups : plongée dans les coulisses d’une affaire retentissante.

Un policier jugé aux assises pour faux en écriture publique

Un policier a été jugé aux assises pour faux en écriture publique. François Thierry, ancien numéro 1 de l’Office antidrogue français, risquait une peine de 15 ans de prison. Il était accusé d’avoir organisé une fausse garde à vue d’un trafiquant dans un hôtel de Nanterre en 2012. Pendant cette fausse garde à vue, le trafiquant avait supervisé l’arrivée de plusieurs tonnes de cannabis en Espagne avec un téléphone fourni par la police. François Thierry n’était pas accusé de s’enrichir personnellement, mais de ne pas avoir respecté les procédures.

Le rôle médiatique de François Thierry

François Thierry était un grand flic médiatique. En tant que numéro 1 de l’Office central de répression du trafic international de stupéfiants, il était régulièrement présent à la télévision. Il était connu pour son physique imposant et son regard perçant. Il n’hésitait pas à poser avec les saisies de drogue pour les médias.

Opération Mirmidon

François Thierry avait lancé une opération appelée Mirmidon en 2010. L’objectif était de mieux comprendre les réseaux de trafic de drogue en infiltrant la chaîne logistique. Cela impliquait l’utilisation d’informateurs et l’organisation de livraisons surveillées. L’opération était sous le feu des projecteurs en raison de son succès, mais aussi de ses méthodes controversées.

La rencontre avec Sofian BL

François Thierry a rencontré Sofian BL en 2009, alors qu’il était en détention en Espagne. Sofian BL était un gros trafiquant français, connu pour sa maîtrise du trafic de drogue entre le Maroc et la France. François Thierry a proposé à Sofian BL de devenir son informateur en échange d’une remise de peine exceptionnelle. Sofian BL a accepté et a commencé à travailler aux côtés de la police en fournissant des informations sur les trafics de drogue.

La fausse garde à vue et l’opération de livraison supervisée

En avril 2012, pendant une fausse garde à vue à l’hôtel Mercure de Nanterre, Sofian BL a supervisé l’arrivée de 6 tonnes de cannabis en provenance d’Espagne. Pendant cette fausse garde à vue, il a utilisé un téléphone fourni par la police pour organiser l’opération de livraison supervisée. Cette opération a impliqué la surveillance des véhicules depuis l’Espagne jusqu’en France et l’interception des trafiquants une fois qu’ils ont récupéré la drogue en France.

Les résultats mitigés de l’opération

Malgré la surveillance et l’interception de certains trafiquants, une grande partie de la drogue importée lors de cette opération de livraison supervisée a été perdue. Seules environ 2 tonnes ont été saisies. Les magistrats ont ensuite commencé à s’interroger sur les méthodes utilisées par François Thierry et sur le mélange des rôles entre informateur et policier.

Les enquêtes et les jugements

Les enquêtes sur cette affaire ont duré plusieurs années et ont abouti à deux instructions judiciaires, l’une à Bordeaux et l’autre à Lyon. Plusieurs magistrats ont été inquiétés, mais les juges n’ont pas été inquiétés. Finalement, François Thierry a été renvoyé aux assises pour faux en écriture publique et destruction de preuves. Le 27 septembre 2019, il a été acquitté.

Conclusion

Cette affaire soulève des questions sur les limites de la lutte contre le trafic de drogue. François Thierry a utilisé des méthodes controversées pour infiltrer les réseaux de trafiquants, mais cela a entraîné une confusion entre policiers et criminels. Bien que François Thierry ait été acquitté, l’affaire a conduit à des changements dans la façon dont les opérations de livraison surveillée sont autorisées en France.