L’affaire des assistants parlementaires fictifs du RN devant le tribunal correctionnel de Paris
L’affaire des assistants parlementaires fictifs du Rassemblement national (RN) est jugée ces jours-ci par le tribunal correctionnel de Paris. Marine Le Pen, le parti RN et 24 autres prévenus comparaissent pendant des mois pour détournement de fonds public, complicité et recel du même délit. La leader d’extrême droite, aujourd’hui députée du Nord, est accusée d’avoir mis en place un système pour détourner l’argent destiné à l’embauche d’assistants parlementaires européens au profit de son parti. Code source vous raconte cette affaire avec Pascal Aigré du Parisien.
L’ouverture du procès
Marine Le Pen arrive au tribunal judiciaire de Paris avec un air détendu. Elle fait une courte déclaration pour dire qu’elle aborde cette audience de manière sereine. Les cadres historiques du parti, d’anciens élus et d’anciens collaborateurs sont également présents sur le banc des prévenus. Cependant, certains sont absents, tels que la sœur aînée de Marine Le Pen et le maire de Perpignan. Jean-Marie Le Pen, chef historique du parti, est également absent pour des raisons de santé. Il ne sera pas jugé mais reste poursuivi.
Le rôle des assistants parlementaires européens
Les assistants parlementaires européens sont les collaborateurs des députés. Leur travail consiste à faire des rapports, préparer des déplacements, des missions, etc. Chaque eurodéputé dispose d’une enveloppe mensuelle pour rémunérer ses assistants. Cet argent ne doit pas être utilisé à des fins personnelles, mais uniquement pour des activités législatives. Le Rassemblement national est représenté au Parlement européen depuis l’élection de 1984.
Le début de l’affaire en 2015
L’affaire débute en 2015 lorsque le Parlement européen découvre que les assistants parlementaires du RN occupent des fonctions officielles au sein du parti. Une enquête est ouverte et confiée à l’Office européen de lutte antifraude. Les investigations révèlent des irrégularités et un possible détournement de fonds. Des échanges de mail entre Marine Le Pen et le trésorier du parti viennent renforcer les soupçons.
Le système de fraude
Les enquêteurs découvrent de nombreux cas d’irrégularités dans les contrats des assistants parlementaires. Certains travaillaient en réalité au siège du parti plutôt qu’à Bruxelles. Ils mettent également la main sur des documents comptables et des tableaux de suivi des emplois qui montrent que l’argent du Parlement européen était utilisé pour le fonctionnement interne du parti. Les juges parlent d’un système organisé de détournement de fonds.
Marine Le Pen, principale prévenue
D’après l’accusation, Marine Le Pen est la principale responsable de ce système frauduleux. Elle aurait perpétué et organisé la fraude au profit de son parti. Plusieurs témoins évoquent les consignes données par Marine Le Pen aux nouveaux eurodéputés du parti en 2014. Elle aurait proposé un arrangement où les assistants parlementaires travailleraient pour le parti en échange de la non-payment de cotisations. Le préjudice causé est estimé à plus de 3 millions d’euros.
Les conséquences pour Marine Le Pen
Marine Le Pen risque une condamnation pour détournement de fonds public, avec une peine maximale de 10 ans de prison et 1 million d’euros d’amende. Elle pourrait également être déclarée inéligible pour une durée pouvant aller jusqu’à 10 ans. Le procès devrait durer environ 2 mois, durant lesquels Marine Le Pen sera interrogée en tant que principale prévenue. Cette affaire risque de compromettre sa carrière politique.