Procès de l’assassinat de Samuel Paty : Naïm Boudaoud nie toute connaissance des intentions terroristes d’Abdoullakh Anzorov
Accusé de complicité dans l’assassinat de Samuel Paty, Naïm Boudaoud a clamé son innocence lors de son interrogatoire devant la cour d’assises spéciale de Paris. Il a nié avoir eu connaissance des intentions terroristes d’Abdoullakh Anzorov, le terroriste qui a décapité le professeur d’histoire-géographie en octobre 2020.
Le président de la cour d’assises spéciale de Paris, Franck Zientara, a insisté sur la radicalisation d’Abdoullakh Anzorov, originaire de Tchétchénie, et a interrogé Naïm Boudaoud sur ses éventuelles suspicions. Ce dernier affirme qu’il n’a jamais rien remarqué, justifiant que de nombreux jeunes ne serrent pas la main aux femmes et font la prière.
Des explications confuses et contradictoires
Lors de son interrogatoire, Naïm Boudaoud a donné sa version des faits, tout en manquant d’assurance. Il a affirmé que lorsqu’ils ont accompagné Abdoullakh Anzorov pour acheter un couteau, il pensait que c’était pour l’offrir à son grand-père qui collectionnait des armes. Malgré cela, l’arme a été retrouvée près du corps de Samuel Paty.
Naïm Boudaoud a également déclaré que le trio a parlé de tout et de rien lors de cette journée, mais n’a donné aucune précision sur le contenu de leurs conversations. Le lendemain, Naïm Boudaoud a de nouveau conduit Abdoullakh Anzorov, qui lui a confié qu’il voulait acheter un pistolet à billes pour une altercation avec des individus noirs. Cet airsoft a été utilisé lors de l’attaque contre Samuel Paty.
Finalement, Naïm Boudaoud a déposé Abdoullakh Anzorov à proximité du collège où enseignait Samuel Paty, sans savoir qu’il se trouvait à cet endroit précis. Il affirme ne jamais avoir entendu parler de cette affaire avant l’attaque. Il se présente comme naïf, incapable de s’opposer à l’assaillant.
Des contradictions et une défense fragile
Face aux questions pressantes de l’avocat général, Naïm Boudaoud a parfois manqué de clarté et s’est embrouillé dans ses explications. Il a invoqué le choc et la pression en garde à vue pour expliquer ses contradictions. Il a également nié toute responsabilité dans l’acte d’Abdoullakh Anzorov, affirmant qu’il n’était pas au courant de ses intentions.
Le procès se poursuit et Naïm Boudaoud risque la perpétuité pour complicité dans l’assassinat de Samuel Paty. Son témoignage et sa défense seront confrontés aux éléments de l’enquête et aux témoignages des autres protagonistes.