Procès des viols de Mazan : Un procès pour l’avenir selon l’avocate Anne Bouillon
L’avocate pénaliste et spécialiste du droit des femmes, Anne Bouillon, qualifie le procès des viols de Mazan de procès politique lors d’une interview sur France Inter. Selon elle, cet événement est l’occasion de changer fondamentalement les rapports entre hommes et femmes.
Anne Bouillon souligne la capacité de Gisèle Pelicot, la victime, et de ses avocats à faire de ce procès une véritable tribune. Elle compare cette situation à celle de Gisèle Halimi en 1978, qui avait également utilisé son procès comme une plateforme pour sensibiliser le public. L’avocate insiste sur le fait que maintenant il est temps que les choses changent.
Ce qui frappe Anne Bouillon, c’est la recherche du dénominateur commun entre les 51 hommes accusés dans cette affaire. Elle affirme que leur conviction commune est qu’ils sont légitimes dans leurs actes, notamment lorsque les femmes sont vulnérables, endormies ou sous l’influence de substances. Cette croyance révèle selon elle un problème collectif dans la société.
L’avocate pense qu’il est nécessaire de faire une révolution culturelle féministe et de revoir notre façon de fonctionner collectivement. Elle souligne que nous vivons tous dans un environnement où le viol est possible. Anne Bouillon critique également le fait que les femmes doivent constamment prendre des précautions pour éviter les violences sexuelles.
En conclusion, l’avocate considère que ce procès est une opportunité de faire évoluer les mentalités et de remettre en question nos comportements en société. Pour elle, il est primordial de prendre en compte la volonté de Gisèle Pelicot de dénoncer le problème de société au-delà de sa propre situation.