Découverte des échantillons de la sonde Genesis : un accident qui aboutit à de nouvelles découvertes scientifiques
Le 8 septembre 2004, un bruit sourd retentit à travers le monde. C’était un bruit indésirable et inattendu. C’était le jour où la capsule de retour d’échantillons de la sonde Genesis de la NASA a percuté une zone isolée du terrain d’essai du Dugway Proving Ground de l’armée américaine dans l’Utah. Un arrêt brutal et inattendu. À l’intérieur de cette capsule se trouvaient des plaquettes délicates contenant des échantillons précieux d’atomes et d’ions, recueillis à partir de traces de vent solaire accumulées pendant des centaines de jours par la sonde Genesis alors qu’elle stationnait au point de Lagrange 1, un endroit sélectionné dans l’espace entre la Terre et le soleil. La capsule a percuté le désert de l’Utah à une vitesse estimée de 193 miles par heure (311 kilomètres par heure). À l’impact, ces plaquettes ont été réduites en morceaux.
La sonde Genesis, construite par Lockheed Martin, n’a pas réussi à déployer un ensemble de parachutes conçus pour la ralentir, un problème qui a plus tard été attribué à une mauvaise installation du capteur de gravité. Un plan de récupération en vol en hélicoptère de la capsule de retour avait été prévu, mais il a dû être abandonné. Mais aujourd’hui, plus de vingt ans plus tard, les scientifiques qui étudient les échantillons de la sonde Genesis récupérés de l’accident continuent de faire de nouvelles découvertes.
Le mois de mars marque le vingtième anniversaire du retour des échantillons de la sonde Genesis. Un événement spécial est organisé lors de la conférence sur les sciences lunaires et planétaires au Texas pour présenter les découvertes scientifiques faites à partir de ces échantillons et se tourner vers l’avenir.
Un accident inattendu
Caltech’s Don Burnett, le responsable de la mission Genesis, se souvient de cet accident avec émotion. Lorsque la hauteur de 2 700 pieds a été annoncée sans que les parachutes ne s’ouvrent, il a su que quelque chose allait mal. Selon lui, tout le monde a été choqué. Le jour de l’accident, la direction de la NASA voulait organiser une réunion urgente pour décider des actions à prendre, mais Burnett leur a conseillé de s’en aller. Son équipe est passée à l’action sur le site de l’accident afin de récupérer les morceaux de la sonde Genesis. Selon lui, le crash n’a pas détruit les atomes du vent solaire, ils leur suffisaient juste de les retrouver.
La capsule endommagée a ensuite été transportée au Johnson Space Center de la NASA à Houston, au Texas, où le travail minutieux pour récupérer les échantillons a commencé. Sept ans plus tard, les analyses de la sonde Genesis ont produit des résultats scientifiques importants.
La science de la récupération
Amy Jurewicz, scientifique du projet Genesis, se souvient de l’état choquant de la capsule lorsqu’elle a été inspectée pour la première fois. Cependant, elle savait que certains morceaux des échantillons pourraient être récupérés. En tant qu’ingénieure en matériaux et membre de l’équipe scientifique, elle savait que son expertise serait nécessaire pour mener à bien ce projet. Malgré les défis, Jurewicz et son équipe ont réussi à récupérer une grande partie des échantillons et à leur redonner une utilité scientifique.
Des découvertes scientifiques importantes
Les échantillons de la sonde Genesis ont permis de faire des découvertes scientifiques importantes dans le domaine de la cosmochimie, de la physique solaire et des orages solaires. Les chercheurs ont pu identifier l’ampleur des tempêtes solaires massives grâce aux données de Genesis.
Kevin McKeegan, membre de l’équipe scientifique de la mission Genesis, souligne que malheureusement, ce que beaucoup de gens retiennent de Genesis, c’est l’accident. Cependant, la mission a été un succès scientifique majeur, grâce à la ténacité de l’équipe de chercheurs qui ont travaillé sur la récupération des échantillons.
Les données fournies par Genesis remettent en question le modèle standard de la composition isotopique des éléments volatils tels que l’oxygène et l’azote dans les météorites chondrites. Ces résultats permettent de mieux comprendre les processus de fractionnement chimique et isotopique qui se sont produits dans le système solaire. Les échantillons de la sonde Genesis continuent d’être analysés et d’offrir de nouvelles possibilités de recherche scientifique.
Après vingt ans de travail acharné et de découvertes scientifiques, les chercheurs continuent d’explorer les échantillons de la sonde Genesis et de repousser les limites de la connaissance scientifique.