Compliqué pour le PS de justifier un pas vers François Bayrou
Le Parti Socialiste (PS) fait face à une difficulté, notamment en ce qui concerne la position d’Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, qui remet son mandat en jeu cette année lors d’un congrès national. Selon le politologue William Thay, cette situation a poussé Faure à changer de position et à se tourner vers le centre, dans le but d’ouvrir un pas vers François Bayrou. Ce changement de position s’explique par le fait que François Hollande, principal concurrent de Faure lors du congrès, soutient principalement cette alliance avec le centre. Ainsi, pour conserver son poste, Faure doit donner des gages à l’aile droite du PS.
Les dissensions au sein de la gauche et du PS
Les dissensions sont également fortes au sein de la gauche, d’une part entre le PS et La France insoumise, en raison des négociations avec Bayrou, et d’autre part au sein même du parti. En effet, une partie de la jeune garde du PS souhaite rester proche du NFP, tandis que d’autres veulent revenir à l’idée originelle du parti, davantage à gauche. Le politologue William Thay souligne que ces dissensions sont exacerbées par l’utilisation par le Premier ministre du terme de submersion migratoire, qui met de l’huile sur le feu et pousse une partie de la jeune garde du PS à se rebeller.
La difficulté de justifier un pas vers François Bayrou
Il est compliqué pour le PS de justifier un rapprochement avec François Bayrou, d’autant plus qu’il reprend des termes du Rassemblement National (RN) dans son discours. Ce positionnement pose problème, car une grande partie du camp du PS a été élue dans le cadre d’un front républicain. De plus, du côté de La France insoumise, le message est clair : les socialistes qui ne votent pas la censure seront exclus du Nouveau Front Populaire, et des candidats seront présentés contre eux lors des élections législatives anticipées.
L’avenir du PS dépend d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée
Selon le politologue, l’avenir du PS dépendra en grande partie d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron en juillet. En effet, il existe un risque que les députés du PS perdent leurs circonscriptions, car très peu d’entre eux ont été élus sans les voix de La France insoumise. C’est pourquoi Olivier Faure était prêt à un accord de non-censure, car cela empêcherait une nouvelle dissolution et donc moins de moyens de pression pour La France insoumise. En conclusion, le PS se retrouve dans une situation délicate avec la remise en jeu du mandat d’Olivier Faure et les dissensions au sein du parti. Justifier un rapprochement avec François Bayrou, tout en conservant l’appui de La France insoumise, s’avère compliqué. L’avenir du parti dépendra notamment d’une éventuelle dissolution anticipée de l’Assemblée.