Dans une enquête récente, Mediapart affirme que le Premier ministre François Bayrou était au courant des accusations de violences sexuelles dans l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques, où certains de ses enfants étaient scolarisés. Malgré cela, François Bayrou maintient qu’il n’était pas informé de ces plaintes et signalements dans les années 1990, lorsque qu’il était ministre de l’Éducation. Mediapart révèle qu’une centaine de plaintes ont été déposées pour violences, agressions sexuelles et viols, principalement commis entre les années 1970 et 1990. Le parquet de Pau a ouvert une enquête en février 2024 suite aux dépôts de plainte de 112 anciens élèves de l’établissement. Les enquêtes visent 22 adultes et un mineur au moment des faits, principalement des prêtres et des surveillants. Parmi eux, deux laïcs toujours en vie et un prêtre décédé sont particulièrement impliqués. Des parents ont également déposé plainte pour abus de confiance et tromperie. Le ministère de l’Éducation nationale affirme être en lien avec l’autorité judiciaire concernant cette affaire. Mediapart affirme que François Bayrou était informé de certains faits dont étaient soupçonnés des membres de l’établissement. En 1996, en tant que ministre de l’Éducation, il aurait été informé de violences physiques commises par un surveillant sur un enfant. Une plainte avait été déposée et le surveillant condamné. En 1998, en tant que député, il aurait été mis au courant de l’arrestation et de l’incarcération d’un ancien directeur de l’établissement pour viol. Des archives du quotidien Sud-Ouest démontrent que François Bayrou s’était rendu sur place pour soutenir l’établissement à l’époque. Mediapart a également publié une lettre d’un ancien élève adressée à François Bayrou en mars 2024, décrivant des attouchements subis à la fin des années 1950, qui serait restée sans réponse. Lors des questions au gouvernement, François Bayrou a réaffirmé qu’il n’avait jamais été informé de violences, encore moins de violences sexuelles, et qu’il déposerait une plainte en diffamation. Les députés socialistes demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que la connaissance de François Bayrou sur ce dossier soit clarifiée. De leur côté, les députés de La France insoumise demandent la démission de François Bayrou, le comparant à l’ancien ministre Jérôme Cahuzac, qui avait menti devant l’Assemblée nationale.
