Casey : Rappeuse engagée au festival Banlieues Bleues

Casey : Rappeuse engagée au festival Banlieues Bleues

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Casey : La rappeuse engagée qui défie l’Histoire

Un parcours forgé par l’Histoire et la musique

Le 21 mars, la rappeuse Casey se produit au festival Banlieues Bleues, un événement phare qui met en lumière des artistes aux messages forts et engagés. Connue pour ses textes percutants et son engagement sans concession, Casey a toujours porté en elle la révolte contre l’injustice, nourrie par l’histoire de ses ancêtres et la réalité sociale de son époque. À l’occasion de cette performance, elle revient sur son parcours, ses combats, et sur ce qu’elle définit comme sa mission : “être debout face à l’Histoire”. Née d’une famille martiniquaise et ayant grandi en banlieue parisienne, Casey trouve dans la musique un exutoire à sa colère et une façon de rendre hommage à ses ancêtres, victimes du colonialisme et de l’esclavage. C’est à travers son flow puissant et ses paroles incisives qu’elle dénonce l’héritage de ces injustices. Ses deux albums majeurs, Tragédie d’une trajectoire et Libérez la bête, l’ont imposée comme l’une des figures les plus intenses du rap français. Ces œuvres ne sont pas seulement une exploration musicale, mais aussi une réflexion profonde sur l’identité, la mémoire et les cicatrices laissées par l’Histoire.

Le collectif ExpéKa : une fusion des cultures caribéennes et parisiennes

Depuis 2014, Casey collabore avec Sonny Troupé et d’autres artistes dans le groupe ExpéKa, un projet qui mêle gwoka, musique traditionnelle caribéenne et rap. À travers ce collectif, elle cherche à porter un message sur les luttes identitaires et la condition des afro-descendants. Pour elle, l’union des cultures antillaises et métropolitaines est une représentation de sa propre identité partagée entre deux mondes. “Nous incarnons les deux faces de cette histoire”, explique-t-elle, mettant en lumière les tensions et les connexions entre les Antilles et la France hexagonale.

Affronter l’Histoire sans se soumettre

Casey revendique son droit à la colère. Selon elle, la France, grande puissance coloniale, porte une lourde responsabilité dans les blessures de ses anciennes colonies, et la colère est légitime. “Je préfère être debout face à cette histoire”, dit-elle, affirmant que la résistance à l’oubli et à l’injustice est plus importante que la quête d’une réconciliation aveugle. Elle évoque aussi l’évolution de la jeune génération caribéenne qui, selon elle, n’accepte plus d’être dans une position de soumission face à l’Histoire. Cette nouvelle génération se tient “debout”, sans honte, et revendique son identité avec fierté.

L’esprit de collectif, au cœur de son art

Pour Casey, la collaboration est essentielle. Qu’il s’agisse de son travail avec ExpéKa ou de ses précédents projets comme Zone Libre, elle a rencontré un point d’honneur à travailler en collectif. Elle affirme que dans les quartiers, cet esprit de solidarité et d’entraide est vital. “On s’entraide, on manifeste de l’empathie“, dit-elle, faisant que c’est dans le groupe que la force créatrice se déploie pleinement. Pour elle, l’individualisme n’a pas sa place dans l’art. La scène devient un lieu de partage, de résistance et de transmission.

Une scène comme exutoire et engagement

Le 21 mars, au Pavillon de Romainville, elle poursuivra son engagement musical et politique en offrant au public un spectacle puissant et chargé de sens. Son projet ExpéKa, né sur scène, continue de porter haut et fort des messages d’oppression, de rébellion et de survie. À travers son énergie, Casey nous invite à réfléchir sur notre propre histoire et sur le poids de l’héritage colonial. Mais surtout, elle nous rappelle que l’art peut être un moyen de réconciliation avec soi-même et avec l’Histoire. Avec sa musique, ses mots et son attitude, Casey est bien plus qu’une rappeuse. Elle est un symbole de résistance, de mémoire et de quête d’identité. À Banlieues Bleues, elle continue de lever la voix pour ceux qui, comme elle, préfèrent “être debout face à l’Histoire”, plutôt que de se laisser écraser par elle.

A LIRE AUSSI : Casey rééditera ses deux albums en fin d’année

Auteur

Camille Renault, 27 ans, est une passionnée du monde du showbiz, de la musique et de la télévision. Originaire de Bordeaux, elle a débuté sa carrière dans le journalisme du divertissement en tant que chroniqueuse pour des magazines populaires.

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