Procès du féminicide de Chahinez Daoud : Mounir Boutaa condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir brûlé vive son épouse
La cour d’assises de la Gironde a rendu son verdict vendredi soir, après cinq jours d’audience. Mounir Boutaa a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, pour l’assassinat de sa femme Chahinez Daoud. Le drame s’est déroulé le 4 mai 2021 à Mérignac, dans l’agglomération bordelaise. Après avoir tiré sur les jambes de sa femme, Mounir Boutaa l’a brûlée vive devant leur domicile. Cette condamnation met fin à un procès qui a suscité une grande émotion et une vive réaction de l’opinion publique. Mounir Boutaa, qui n’a montré aucune réaction lors de l’annonce du verdict, dispose de dix jours pour interjeter appel.
La position de l’accusé et la demande de pardon
Lors de son dernier mot depuis le box des accusés, Mounir Boutaa a exprimé des regrets sincères et a admis que l’erreur est humaine. Il a demandé pardon au monde entier, mais n’a pas mentionné les parents de la victime pendant toute la semaine d’audiences. Il s’est enfermé dans sa posture de mari persécuté. La peine prononcée par la cour est conforme aux réquisitions du procureur. L’avocate générale avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, en soulignant la cruauté de l’acte commis par Mounir Boutaa et son impact indélébile sur la mémoire collective.
L’altération du discernement et l’absence de réduction de peine
Les experts psychiatres ont décrit le fonctionnement de l’accusé comme paranoïaque avec des traits narcissiques et ont conclu que son discernement était altéré. Cela a limité la peine maximale encourue à 30 ans de réclusion. Cependant, le procureur a plaidé contre une réduction de peine, invoquant une jurisprudence de la Cour de cassation qui tient compte de la personnalité de l’agresseur pour écarter cette diminution. Il a souligné la dangerosité criminologique de Mounir Boutaa et son incapacité à se réinsérer.
Les plaidoiries des avocats
L’avocate de la défense, Anaïs Divot, a plaidé en faveur de Mounir Boutaa tout en reconnaissant l’indéfendabilité de son acte. Elle a cité l’ancien magistrat Denis Salas pour critiquer le système carcéral et a demandé que son client soit défendu malgré tout. L’avocat de la famille de la victime, Julien Plouton, a décrit Mounir Boutaa comme un symbole des auteurs de féminicides. Ce drame a ravivé le débat sur la protection des victimes de violences conjugales en France. Cette condamnation intervient dans un contexte où les féminicides sont de plus en plus dénoncés et où des actions de sensibilisation sont menées pour lutter contre ces violences faites aux femmes. Source : France Télévisions (source non mentionnée)