Enquête judiciaire ouverte à Saint-Denis
Une enquête judiciaire a été ouverte à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à la suite d’une intervention périlleuse menée par deux agents de la police municipale dans le quartier du Franc-Moisin. Les agents sont mis en cause pour des faits de violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique, selon le parquet de Bobigny. Cette intervention a eu lieu lors d’une opération de lutte contre les rodéos urbains qui ont rapidement dégénéré.
Des affrontements violents
Après la saisie de trois deux-roues par les forces de l’ordre, une vingtaine de jeunes armés de barres de fer, de barrières de chantier et de divers projectiles se sont attaqués aux véhicules de police stationnés sur place. Une habitante a filmé la scène montrant les policiers tentant de se dégager sous la pression de la foule. Un des véhicules a reculé brusquement en direction d’un groupe de jeunes armés, frôlant un individu, tandis qu’un autre véhicule a écrasé une trottinette appartenant à un jeune qui a réussi à éviter le choc. Les images de ces violences ont été largement partagées.
Ouverture d’une enquête indépendante
Face à ces images, le parquet de Bobigny a décidé d’ouvrir une enquête indépendante afin de comprendre précisement le déroulé des faits et d’évaluer si les agents agissaient dans un cadre de légitime défense. Cette enquête ne sera pas confiée au commissariat de Saint-Denis pour garantir l’impartialité des investigations. Le procureur Éric Mathais a souligné qu’il est d’usage d’examiner l’action des forces de l’ordre dans leur globalité lors de ce type d’événement.
La mairie défend ses agents
La municipalité de Saint-Denis a assuré que les policiers municipaux avaient suivi les protocoles en vigueur. Selon Gwenaëlle Badufle-Douchez, adjointe à la sécurité, les analyses croisées des images captées par les caméras-piétons et des rapports des polices municipale et nationale ont conclu que les agents n’avaient commis aucun dérapage. Toutefois, elle a reconnu que certaines manœuvres réalisées par les policiers en situation de panique pouvaient paraître peu conventionnelles.
Deux mineurs poursuivis
Deux adolescents de 14 et 16 ans ont été arrêtés le jour même de l’affrontement. Ils ont été déférés devant un juge des enfants ce mercredi et sont poursuivis pour des violences commises sur les policiers municipaux. Le mineur de 16 ans est également poursuivi pour des violences sur les policiers nationaux venus en renfort. Deux agents ont été blessés lors de ces affrontements, avec des incapacités totales de travail allant de un à cinq jours.
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