La possible reconnaissance d’un État palestinien par la France
Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré lors d’une interview diffusée mercredi soir dans l’émission C à Vous sur France 5 que la France pourrait reconnaître l’État Palestinien dans les prochains mois. Cette déclaration marque une avancée symbolique majeure, mais il est important de noter qu’elle n’est pas encore concrétisée. Macron fixe cependant un horizon, le mois de juin, lors de la conférence aux Nations-unies que la France co-présidera avec l’Arabie saoudite.
La position historique de la France en faveur de la solution à deux États
La France a toujours soutenu la solution à deux États au Proche-Orient, qui implique la création d’un État palestinien. Jusqu’à présent, comme la plupart des pays européens, la France a privilégié la négociation plutôt qu’une reconnaissance unilatérale symbolique de la Palestine. En réalité, cette reconnaissance ne changerait pas grand-chose. Cependant, Macron avait déjà déclaré l’année dernière que le sujet n’était pas tabou. Il semble maintenant aller plus loin en raison de l’impasse des négociations, tant pour une reprise de la trêve à Gaza que pour une solution politique à plus long terme. De plus, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, avec une administration très favorable à Israël, a favorisé la politique de colonisation de la Cisjordanie et pourrait même conduire à une annexion pure et simple de ce territoire. Ainsi, l’Élysée cherche à marquer son opposition et à fixer une limite.
La recherche d’un équilibre par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron cherche à trouver un équilibre dans cette démarche. Il ne veut pas séparer la question palestinienne de celle de la sécurité d’Israël. Son ambition est d’encourager d’autres pays à rejoindre la France dans la reconnaissance d’un État palestinien tout en poussant les pays qui ne reconnaissent pas encore Israël à franchir le pas. Parmi ces pays, on peut citer le Qatar, l’Algérie, le Liban ou encore l’Arabie saoudite, qui avait engagé ce processus lors du premier mandat de Donald Trump avant que la guerre à Gaza ne stoppe tout. Cependant, le conflit de dix-huit mois et les milliers de morts palestiniens ont rendu encore plus complexe la normalisation des relations avec les pays arabes. La démarche d’Emmanuel Macron reste donc très hypothétique, mais elle peut être vue comme une tentative de raviver un processus qui est actuellement au point mort. Actuellement, 147 pays membres des Nations-unies reconnaissent l’État palestinien, sur un total de 193 pays. Parmi ces pays, seuls quatre pays européens ont reconnu la Palestine : la Suède depuis 2014, et depuis l’année dernière, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie. Cependant, cette reconnaissance n’a eu aucun effet et a même conduit à une rupture des relations diplomatiques avec Israël, qui considère cette reconnaissance comme une prime au terrorisme.
Conclusion
La possible reconnaissance d’un État palestinien par la France est une avancée symbolique importante. Bien que cette reconnaissance ne change pas grand-chose dans les faits, elle marque une opposition claire à la politique de colonisation de la Cisjordanie et à une éventuelle annexion de ce territoire. Emmanuel Macron cherche également à trouver un équilibre en impliquant d’autres pays dans cette reconnaissance tout en poussant les pays qui ne reconnaissent pas encore Israël à franchir le pas. Cependant, cette démarche reste hypothétique et vise principalement à raviver un processus qui est actuellement au point mort.