Triste décès : Gendarme Florent L. : Absence cruelle aux obsèques

Triste décès : Gendarme Florent L. : Absence cruelle aux obsèques

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Le décès prématuré d’un gendarme mobile laisse des questions en suspens

Le décès du gendarme mobile Florent L., âgé de 25 ans, a bouleversé son unité, l’escadron 27/1 de Drancy. Le jeune militaire s’est éteint le 4 avril dernier, après un an de lutte contre une grave maladie. Mais ce n’est pas uniquement l’émotion suscitée par cette disparition prématurée qui secoue aujourd’hui les rangs de l’escadron, mais bien les conditions dans lesquelles ses collègues ont été empêchés d’assister à ses obsèques.

Un manque d’humanité décrié

La cérémonie funéraire s’est tenue le jeudi 10 avril à l’église de Bachant, dans le Nord, région d’origine de Florent. Pourtant, sur les 110 militaires que compte l’escadron, seuls 24 ont été autorisés par la hiérarchie à quitter temporairement un stage de formation en cours au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier, en Dordogne.

Une situation que de nombreux gendarmes décrivent comme un profond manque d’humanité. C’est un moment qui n’aurait jamais dû être considéré comme une simple formalité, mais comme un moment de recueillement et de solidarité, confie un camarade de Florent, sous couvert d’anonymat chez Actu17.

Un stage priorisé malgré le deuil

Le stage en question, un recyclage opérationnel de douze jours, est réalisé tous les trois ans. Selon un officier de gendarmerie, il ne présentait pas de caractère impératif. Pourtant, les demandes formulées par plusieurs dizaines de gendarmes souhaitant se rendre aux funérailles ont toutes été refusées.

Certains militaires ont toutefois tenté de contourner l’interdiction. Environ vingt gendarmes ont consulté un médecin, qui leur a prescrit un arrêt de travail sans restriction de déplacement. Profitant de cette situation, ces derniers ont pris la route pour assister à la cérémonie, tout comme certains collègues non concernés par le stage.

Mais leur décision n’a pas été sans conséquences. Des rappels à l’ordre ont rapidement été diffusés par la hiérarchie, allant jusqu’à évoquer des intimidations, selon plusieurs témoignages. Les potentiels malades qui décideraient de quitter le centre sans autorisation préalable devront rendre compte, indiquait un message interne. Des contre-visites médicales ont même été organisées à la veille des obsèques, dans une tentative, selon plusieurs gendarmes, de dissuader ceux qui envisageaient de s’y rendre.

Des sanctions à venir ?

Malgré ces pressions, environ vingt militaires en arrêt maladie ont pu quitter Saint-Astier à temps et parcourir les quelque 800 kilomètres jusqu’à Bachant. Une délégation officielle de dix-sept gendarmes, ainsi que d’autres non mobilisés pour le stage, étaient également présents. Interrogé par Actu17, le Service d’information et de relations publiques des armées (SIRPA) a indiqué que afin de ne pas obérer la capacité opérationnelle de l’escadron, la présence aux obsèques avait été limitée à 24 personnes.

Mais cette justification ne suffit pas à apaiser les tensions. Vendredi 11 avril, plusieurs militaires ayant assisté aux funérailles ont été sommés de rédiger un rapport justifiant leur présence, et pourraient être sanctionnés.

Un dernier hommage et une cagnotte solidaire

Florent L., décrit par ses collègues comme un jeune homme dévoué, discret et apprécié de tous, a été accompagné jusqu’à sa dernière demeure par une trentaine de frères d’armes déterminés à lui rendre hommage, coûte que coûte. En parallèle, une cagnotte en ligne a été ouverte par la Fondation Maison de la Gendarmerie pour soutenir sa famille. Vous pouvez participer en vous rendant sur ce lien.

Dans les couloirs de l’escadron 27/1, l’émotion reste vive, mêlée d’une profonde incompréhension. Pour beaucoup, le respect dû à un camarade tombé aurait dû l’emporter sur toute autre considération.

Restez à l’affût pour plus d’informations.

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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