Suge Knight accuse Dr. Dre de tentative d’assassinat
Suge Knight, l’ex-puissant magnat du label Death Row Records, n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Et même derrière les barreaux, il continue de secouer l’industrie du hip-hop avec des déclarations tonitruantes. Lors d’un récent échange téléphonique avec le journaliste britannique Piers Morgan, Knight a affirmé que Dr. Dre aurait tenté de le faire assassiner, allant jusqu’à évoquer un chèque de 20 000 dollars comme preuve. Une révélation choc qui réveille les vieux démons d’une rivalité emblématique de la côte Ouest.
Une accusation lourde, sur fond de trahison et de tensions anciennes
La relation entre Suge Knight et Dr. Dre s’est dégradée depuis la fin des années 1990, après le départ fracassant de ce dernier de Death Row Records. Mais selon Knight, la rupture aurait été bien plus violente qu’on ne l’imagine. Il affirme que Dre aurait versé des sommes d’argent, dont un chèque de 20 000 dollars, à des individus chargés de le tuer. « Ils ont la preuve de l’identité des types armés. Ils ont la preuve de paiements effectués par André Young », déclare-t-il, visiblement convaincu de ses propos.
Une histoire qui coïncide avec le drame de 2015
L’un des éléments troublants de cette affaire est la coïncidence évoquée entre ce prétendu contrat sur sa tête et l’incident tragique qui l’a conduit en prison. En 2015, Suge Knight a été reconnu coupable d’homicide volontaire pour avoir percuté mortellement Terry Carter avec son véhicule, sur le tournage du film Straight Outta Compton. Selon lui, l’attentat contre sa vie devait se produire ce même jour. Ce drame a marqué un tournant définitif dans sa chute, et ces accusations viennent raviver les spéculations sur les coulisses de cet épisode tragique.
Dr. Dre nie tout en bloc : des « allégations absurdes »
Du côté de Dr. Dre, la réaction a toujours été claire : ces accusations sont totalement infondées. Dès 2016, puis à nouveau en 2017, son entourage a fermement démenti tout lien avec Suge Knight depuis son départ de Death Row, qualifiant les propos de l’ancien producteur de « pure fiction ». Dre aurait, selon ses représentants, coupé tout contact depuis 1996 et n’aurait jamais interagi avec Knight dans un quelconque cadre personnel ou professionnel.
Un conflit sans fin, dans un contexte judiciaire explosif
Ces nouvelles déclarations interviennent dans un climat déjà très tendu dans le monde du hip-hop, alors que le nom de Diddy est aussi mêlé à plusieurs affaires fédérales. Suge Knight, souvent prompt à intervenir sur ces dossiers, n’hésite pas à mêler ses querelles personnelles à des scandales plus larges, comme pour raviver sa légende de parrain déchu du rap. Reste à savoir si cette nouvelle sortie médiatique aura des suites judiciaires ou si, une fois de plus, elle ne fera que nourrir la mythologie noire de Death Row Records.
Entre vengeance, mémoire et désillusion
Quelles que soient la véracité ou l’exagération de ses propos, Suge Knight continue d’alimenter les chroniques rap avec une énergie vengeresse. Son témoignage, même depuis une cellule, montre combien les vieilles blessures de l’âge d’or du rap californien restent ouvertes. Et si les faits ne donnent pas raison à Knight, ses mots, eux, rappellent combien la frontière entre pouvoir, violence et paranoïa fut ténue dans cette époque sulfureuse.