Le sénateur Yannick Jadot relaxé contre TotalEnergies
Le tribunal a retenu la bonne foi de l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Yannick Jadot gagne son procès face à TotalEnergies. Le sénateur écologiste, poursuivi en diffamation par le géant français de l’énergie pour l’avoir accusé d’être complice de crimes de guerre de la Russie en Ukraine, a été relaxé vendredi 6 juin par le tribunal correctionnel de Paris. Le tribunal a retenu la bonne foi de l’ancien candidat à l’élection présidentielle.
La décision de justice
Yannick Jadot, présent dans la salle d’audience, était poursuivi par le groupe pour 19 séries de propos, datant de mars 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février. Cette décision démontre que TotalEnergies ne pouvait – et ne peut toujours pas aujourd’hui – ignorer que ses activités en Russie contribuent au financement du régime poutinien et des crimes de guerre commis en Ukraine, a réagi l’ex-député européen après la décision de la 17e chambre correctionnelle.
La réaction de Yannick Jadot
C’est une excellente nouvelle pour le débat public et la liberté d’expression que TotalEnergies veut saper à travers des procédures-bâillons, a-t-il ajouté, demandant au président de la République d’exiger du groupe pétrolier son retrait d’une dictature coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. TotalEnergies a pour sa part pris acte de la relaxe prononcée par le tribunal, au motif que ces propos diffamatoires relevaient du débat public s’inscrivant dans le contexte particulier de la campagne présidentielle de mars 2022.
La position de TotalEnergies
TotalEnergies rappelle aussi dans un communiqué qu’elle condamne fermement, depuis le début de la guerre en Ukraine, l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine et qu’elle a mené ses activités en Russie, passées ou présentes, de manière transparente, (…) dans le cadre de la politique énergétique européenne. Selon le tribunal, Yannick Jadot disposait d’une base factuelle pour imputer à TotalEnergies une participation au financement de la guerre en Ukraine même si, a reconnu la juridiction, son propos n’était pas formulé de manière nuancée.