Délinquance financière et manque de coordination des pouvoirs publics
La commission d’enquête sur la délinquance financière a récemment alerté sur un phénomène négligé et facilité par un manque de coordination des pouvoirs publics. Dans son rapport intitulé Ces milliards qui gangrènent la France, les rapporteurs soulignent l’importance de la lutte contre le blanchiment d’argent, un crime qui permet tous les autres.
Un problème sous-estimé par les autorités
Le président de la commission d’enquête, Raphaël Daubet, et la rapporteure, Nathalie Goulet, estiment que le compte n’est pas encore bon dans la lutte contre ce fléau. Ils préconisent un changement d’approche pour mieux appréhender l’ensemble du phénomène criminel, soulignant un manque de coordination des instruments de lutte.
Des chiffres alarmants et des méthodes variées
Le rapport met en lumière l’absence d’évaluation précise des montants blanchis en France, mais en se basant sur la méthodologie de l’ONUDC, on estime que le blanchiment de capitaux représente entre 2% et 5% du PIB mondial. Les criminels utilisent des méthodes variées pour blanchir de l’argent, jonglant entre les dispositifs légaux et criminels, allant du rachat de tickets de loterie gagnants à l’utilisation de sociétés éphémères.
Recommandations pour une meilleure lutte contre le blanchiment
Le rapport souligne le besoin d’une stratégie cohérente dans la lutte contre le blanchiment d’argent, avec des dispositifs sous-utilisés et d’autres qui manquent de maturité. Les sénateurs recommandent notamment de mieux réguler les cryptoactifs, de rendre systématique la vérification de l’origine des fonds avant la reprise d’une entreprise et d’assurer l’interopérabilité des bases de données pour faciliter les recoupements.