Une Expérience Révèle la Dualité de la Lumière

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La dualité de la lumière confirmée par une expérience audacieuse

Depuis plus d’un siècle, la physique quantique nous enseigne que la lumière se présente à la fois comme une onde et comme une particule. Plus récemment, une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a réalisé une expérience révolutionnaire utilisant des atomes uniques pour confirmer que, bien que la lumière puisse se comporter comme une particule ou comme un photon, il est impossible de l’observer dans ces deux états simultanément. Ce constat soulève des questions passionnantes sur la nature de la lumière, héritage d’un débat qui remonte à des siècles.

Un héritage scientifique millénaire

Le débat sur la nature de la lumière débute dès le 17ème siècle avec des figures emblématiques telles qu’Isaac Newton et Christiaan Huygens. Newton était convaincu que la lumière était constituée de particules, arguant que cette théorie expliquait la netteté des images miroir et l’incapacité à observer les objets derrière un coin. À l’opposé, Huygens avançait que la lumière présentait des comportements d’onde, comme la diffraction et la réfraction.

Le célèbre expérience des doubles fentes conçue par Thomas Young en 1801 a marqué un tournant. En illuminant une source de lumière cohérente à travers deux fentes étroites, Young s’attendait à voir deux marques superposées sur un mur, mais il découvrit en réalité un motif d’interférence alternant entre lumière et obscurité. Cela ne pouvait s’expliquer que par le comportement ondulatoire de la lumière. Ce modèle, connu sous le nom de dualité onde-particule, a depuis été renforcé par les travaux de Max Planck et Albert Einstein, qui ont établi que les quanta de lumière sont effectivement des particules appelées photons.

La complémentarité : un défi pour la physique

Le principe d’incertitude, formulé par Werner Heisenberg, stipule que nous ne pouvons jamais observer un photon se comportant à la fois comme une onde et une particule. Niels Bohr, figure centrale de la physique quantique, a décrit ce phénomène comme de la complémentarité, où les propriétés complémentaires d’un système quantique ne peuvent être mesurées simultanément.

La réalité quantique est souvent jugée difficile à accepter, mais elle est essentielle pour comprendre les fondements de la physique moderne, affirme le physicien fictif Dr. Louis Marceau.

Albert Einstein, quant à lui, n’a jamais été satisfait par la nature aléatoire introduite par cette théorie. Pour prouver l’invalidité de la complémentarité, il se rassembla autour de l’expérience des doubles fentes, soutenant que le passage d’un photon à travers l’une des fentes provoquerait une force mesurable suffisant pour révéler son comportement d’onde. Cependant, Bohr a argué que cette mesure altérerait le phénomène et créerait des images duplicables.

Une expérience au cœur de la physique quantique moderne

Avec le temps, les expériences ont confirmé la validité de Bohr, bien que des doutes subsistent quant aux instruments volumineux qui pourraient masquer cette observation simultanée de la lumière comme onde et particule. Pour dissiper ces incertitudes, l’équipe du MIT, dirigée par les physiciens Wolfgang Ketterle et Vitaly Fedoseev, a conçu une variante épurée de l’expérience des doubles fentes, basée sur des atomes uniques à l’échelle atomique.

En utilisant des lasers, ils ont organisé 10 000 atomes individuellement refroidis à quelques fractions de degré au-dessus du zéro absolu. Chaque atome agissait comme une fente, permettant aux photons de s’écarter dans différentes directions. Par la suite, un motif de lumière et d’ombre a émerge, similaire à celui observé dans l’expérience classique des doubles fentes.

Les résultats et leur signification

Les résultats de cette expérience mettent en lumière la validité du postulat de Bohr sur la complémentarité, confirmant que les photons ne peuvent pas être mesurés simultanément en tant qu’onde et particule. Plus l’interaction avec les atomes était mesurée, plus le motif d’interférence devenait faible. Ce fait démontre que les photons mesurés comme particules ne participent pas aux interférences de leurs homologues non mesurés comme particules.

Une découverte clé menée par l’équipe MIT est que les lasers, qui maintiennent les atomes en place, n’affectent pas les résultats. Ketterle et Fedoseev ont pu éteindre les lasers et effectuer une mesure dans un délai d’un millionième de seconde, avant que les atomes n’aient le temps de réagir aux forces gravitationnelles. Le résultat a toujours révélé que la nature de la lumière ne pouvait être décodée simultanément.

Le poids de l’héritage quantique

Fedoseev a ainsi souligné l’importance de la flou quantique qui entoure la position d’un atome, conformément au principe d’incertitude. Ce flou, modulable selon la force des lasers, révèle que plus les atomes sont lâchement maintenus, plus ils ressentent l’impact des photons. Ce phénomène enrichit notre compréhension et illustre la beauté complexe de la nature quantique.

Einstein et Bohr n’auraient jamais imaginé qu’une telle expérience sur des atomes uniques serait possible, précise Ketterle.

Cette étude, publiée le 22 juillet dans la revue Physical Review Letters, contribue davantage à la compréhension des propriétés émergentes du monde quantique. La réalité semble se gouverner par des probabilités, et les caractéristiques émergentes observées dans le domaine quantique sont simplement le résultat de la statistique de très nombreuses particules. À la grande tristesse d’Einstein, le hasard opère.

Conclusion : Un nouvel éclairage sur la physique quantique

En conclusion, cette recherche rappelle les défis persistants en physique quantique et souligne l’importance de la mesure et de l’indéterminisme dans notre compréhension de l’univers. La découverte d’une dualité confirmée lumière-particule non simultanée éclaire une fois de plus le parcours tumultueux des sciences, où chaque avancée soulève de nouvelles questions tout en éclairant des vérités fondamentales.

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Auteur

Amandine Dubois, 29 ans, est une rédactrice passionnée du monde de la technologie et de la science. Originaire de Strasbourg, elle a commencé sa carrière dans le journalisme scientifique en tant que pigiste pour des magazines spécialisés.

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