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Surveillance par drones : un nouveau chapitre en matière de maintien de l’ordre
Le 10 septembre 2025, les préfectures françaises ont rempli un rôle central dans la surveillance des manifestations du mouvement Bloquons tout, en autorisant le décollage de 110 drones des forces de l’ordre. Cette décision a été révélée par une analyse détaillée des arrêtés préfectoraux, soulignant l’ampleur de l’utilisation des drones pour surveiller les cortèges et les rassemblements à travers le pays. Le site Franceinfo a mené une enquête approfondie sur cette question, et les résultats sont aussi préoccupants qu’éclairants.
Une surveillance massive et poussée
Les insuffisances des dispositifs habituels de maintien de l’ordre se sont, une fois de plus, révélées insuffisantes face au caractère insaisissable du mouvement social français. L’analyse des 67 arrêtés préfectoraux a permis de cartographier plus de 24 324 km² de territoire susceptibles d’être surveillés par des drones. Cela représente une portion considérable du territoire national qui a pu être soumise à une observation aérienne. À Paris et dans sa banlieue, jusqu’à dix drones ont été autorisés à survoler pendant 24 heures.
Les avis divergents sur l’utilisation des drones
Si certains défendent ces mesures de surveillance en invoquant la nécessité de maintenir l’ordre, d’autres, comme le professeur de droit public Serge Slama, voient en cela une stratégie excessive. Selon lui, les forces de l’ordre ont ouvert le parapluie au maximum en autorisant l’utilisation des drones sur tout le territoire, y compris dans des zones rurales qui sont rarement le théâtre de manifestations de grande ampleur.
Aujourd’hui, se passer de drones, c’est comme se passer de la vue. – Philippe Mirabaud, général de la gendarmerie nationale.
Un cadre légal en mutation
Depuis un décret de 2023, chaque vol de drone par les forces de l’ordre doit être justifié et respecter des limites géographiques et temporelles. Ces arrêtés, publiquement accessibles, doivent définir clairement l’objectif de la surveillance. Cependant, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a avancé que ces documents demeurent souvent trop vagues, rendant difficile la contestation par le public.
Réaction des associations de défense des libertés
Des groupes tels que l’Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico) et le Syndicat des avocats de France (SAF) ont alerté les tribunaux sur le caractère excessif de certaines autorisations, ce qui a mené à plusieurs suspensions d’arrêtés avant la date des manifestations. Cependant, beaucoup demeurent inaccessibles ou publiés à la dernière minute, compliquant leur contestation juridique.
Des drones déjà omniprésents dans le paysage urbain
Les villes françaises ont dû s’habituer à la présence des drones au-dessus de leurs manifestations. Ce phénomène, en constante augmentation ces dernières années, reste controversé. De nombreux citoyens continuent de faire part de leurs inquiétudes concernant les atteintes potentielles à leur vie privée, exacerbées par la tendance croissante de surveillance publique. La vigilance sécuritaire ne doit pas éclipser nos libertés individuelles, prévient Sarah Dupont, juriste spécialisée en droits de l’homme.
Les enjeux à venir
À l’approche d’une nouvelle grande mobilisation prévue le 18 septembre, plus de 80 000 membres des forces de l’ordre ainsi qu’un renforcement des dispositifs de surveillance aérienne sont déjà planifiés. Ce climat de tension soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre sécurité et liberté. Plusieurs observateurs craignent qu’une telle approche n’entraîne une érosion graduelle des droits civiques dans le pays.
Conclusion : Où va la France ?
Dans ce contexte où les technologies de surveillance évoluent rapidement, la nécessité d’un cadre légal robuste et rigoureux devient de plus en plus pressante. Comment la France va-t-elle naviguer entre les exigences de sécurité et le respect des droits des manifestants ? Une chose est certaine, la réaction des citoyens et des institutions face à ces mesures déterminera l’avenir de la démocratie en France.
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