Défiance envers la science : Un constat alarmant pour la France
Dans une récente interview diffusée sur France Info, Karine Berger, économiste et ex-députée, ainsi que Grégoire Biasini, fondateur du cabinet de conseil Palomar, abordent la problématique grandissante du scepticisme des Français envers la science. Par leurs propos, il est clair qu’un détour vers une époque où la science était perçue comme positive semble s’être amorcé, et cela pourrait avoir des implications sérieuses pour notre société. Publié le 20 septembre 2025, l’article soulève des questions sur la nature de cette défiance et les préoccupations qu’elle engendre.
L’alerte sur le déclin de la confiance en la science
Karine Berger explique avec force que cette situation n’est pas simplement un constat, mais plutôt une véritable alerte : “Aujourd’hui, une majorité des Français ne croient plus que la science apporte plus de bien que de mal.” Ce retournement de situation est frappant si l’on considère que, voilà quarante ans, la science était synonyme de progrès et d’innovation. Pour en apprendre davantage sur cette dynamique, vous pouvez consulter le rapport de l’Institute for Science and Society.
Un phénomène observé au-delà des frontières
Les intervenants rappellent que cette tendance n’est pas nouveau et correspond à un phénomène déjà observé aux États-Unis. “Cette dynamique a débuté aux États-Unis il y a quinze ans”, souligne Biasini, qui évoque la montée de mouvements anti-science ayant conduit à l’ascension politique de figures comme Donald Trump. Bien que la France ne soit pas encore arrivée à ce stade, ce genre de défiance pourrait désormais menacer la cohésion sociale, un sujet largement exploré dans un article de The New York Times.
Les manifestations de la défiance : Exemples concrets
Lors de l’interview, des exemples concrets viennent illustrer cette rupture entre la société et la science. Des mouvements antivaccins aux soupçons autour des nouvelles technologies comme les compteurs Linky, les Français semblent de plus en plus influencés par leurs propres croyances et expériences personnelles. Un fait préoccupant est que près de la moitié des Français privilégient leur expérience personnelle à l’avis des experts, indique Biasini, soulignant une tendance inquiétante qui pourrait entraver le progrès scientifique.
Les réseaux sociaux : Une bulle de désinformation
Le rôle des réseaux sociaux dans cette défiance est également mis en avant. “L’utilisation des médias sociaux transforme la façon dont nous recevons et interprétons l’information,” affirme Berger. En effet, dans un monde saturé d’informations, de fausses nouvelles et de désinformation, il n’est pas surprenant que des opinions erronées se répandent. Pour mieux explorer l’impact des réseaux sociaux sur la perception de la science, nous vous conseillons de lire cet article de BBC News.
Les biais cognitifs : un frein à la rationalité
Les biais cognitifs, notamment le biais de confirmation,ailment d’autres dimensions du scepticisme envers la science. “Les gens semblent privilégier les informations qui confirment leurs croyances préexistantes,” explique Laurent Joffrin. Cela souligne un fait perturbant : notre capacité à prendre des décisions rationnelles semble être entravée par des influences extérieures. Cette question est analysée en détail dans le livre Thinking, Fast and Slow de Daniel Kahneman.
La quête de la certitude dans un monde incertain
Karine Berger évoque la peur de l’instabilité, qui conduit les individus à rechercher des certitudes dans des opinions partagées au sein de leur groupe social, que ce soit des amis ou des affiliations politiques. Cette tendance à se regrouper renforce encore la défiance envers la science. La peur de l’inconnu, exacerbée par des crises comme la pandémie de COVID-19, semble faire pencher la balance vers une adhésion aveugle à des concepts familiers. Pour une exploration plus approfondie de ce phénomène, vous pouvez visionner les vidéos de CNN concernant la santé mentale et la désinformation.
Un consensus scientifique fragilisé
Malgré ce panorama sombre de la défiance envers la science, il reste une lumière d’espoir. Un sondage récent montre que 69 % des Français estiment que la science est clé pour résoudre les grands enjeux contemporains. Cependant, cette adhésion générale masque une véritable dichotomie. Lorsque des questions sensibles comme la vaccination se posent, l’avis d’un expert est souvent écarté au profit des opinions personnelles ou des idées véhiculées par le groupe. Cette discordance entre l’opinion publique et l’adhésion à des vérités scientifiques doit être analysée plus en profondeur.
Les mesures à envisager
Face à cette défiance croissante, il est impératif de redéfinir notre approche de la communication scientifique. Les experts doivent être capables de dialoguer avec le public de manière claire et engageante. Selon des études menées par Nature, impliquer les citoyennes et citoyens dans le processus scientifique pourrait renforcer leur confiance. Il en va de même pour l’éducation scientifique, qui devrait être adaptée pour encourager la pensée critique dès le plus jeune âge.
Conclusion : Un appel à l’action
Karine Berger et Grégoire Biasini rappellent que “la science est notre meilleur allié face aux grands défis de demain.” C’est dans cet esprit d’urgence collective que la nécessité de restaurer la confiance dans la science se révèle indispensable. Sans une adhésion renouvelée à des bases scientifiques solides, notre société risque de rompre avec le progrès que nous devrions tous embrasser. Dans une époque où les frontières entre le vrai et le faux deviennent de plus en plus floues, il incombe à chacun de nous de soutenir les voix qui prônent la rationalité et le savoir. Pour plus de ressources sur la légitimité de la science, visitez Scientific American.