Une Analyse de Good Luck, Have Fun, Don’t Die : Une Vision Surréaliste de l’Apocalypse de l’IA
Le film Good Luck, Have Fun, Don’t Die a été récemment présenté lors de la projection au Fantastic Fest Film Festival 2025. Sa sortie en salles aux États-Unis est prévue pour le 30 janvier 2026. Cette œuvre de Gore Verbinski s’attaque à la manière dont la société interagit avec l’intelligence artificielle et les conséquences plus sombres de cette relation. Contrairement à la vision souvent glorifiée de l’apocalypse tournant autour de Skynet et des machines en guerre, Verbinski nous offre une perspective beaucoup plus terre-à-terre : celle d’algorithmes de réseaux sociaux qui entravent notre esprit critique.
Un Scénario Étonnamment Réaliste
Le scénario de Matthew Robinson se démarque par son originalité, amalgamant aventure débridée, voyageurs temporels et créatures mystiques, tout en jetant un regard critique sur notre obsession technologique. Dans les mots de Robinson :
« Nous croyons souvent que l’apocalypse apparaîtra sous la forme de machines autonomes, mais la réalité pourrait bien être plus sournoise. »
Sam Rockwell incarne le protagoniste excentrique, un mélange de héros envoyé du futur et de théoricien du complot déguisé en astronaute, qui tente de mettre en place un renforcement de la sécurité pour un modèle d’IA élaboré par un jeune prodige. Son équipe hétéroclite est constituée de clients d’un diner à Los Angeles, ce qui lui a valu de nombreuses tentatives échouées. Cette prémisse absurde sert de toile de fond à des réflexions sur les conséquences de notre dépendance technologique.
Les Personnages : Une Palette Éclectique
Le groupe de Rockwell est composé de figures intrigantes, allant d’une princesse allergique aux technologies (Haley Lu Richardson) à une mère en deuil à cause de la violence armée (Juno Temple). Ce mélange de personnages, dont deux enseignants pourchassés par leurs élèves (Michael Peña et Zazie Beetz), rappelle les dynamiques variées que l’on retrouve dans les aventures littéraires comme The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy, mais s’ancre dans un terreau émotionnel beaucoup plus sombre et contemporain.
Rockwell brille dans son rôle, mêlant charme et une excentricité déplaisante, comme un leader fatigué coincé dans une boucle temporelle. Sa performance souligne l’absurdité de sa quête, oscillant entre être un sauveur et un vagabond débraillé, ce qui suscite une tension agréable tout au long du film.
Des Vignettes Qui Éclairent l’Intrigue
Bien que la narration ne soit pas linéaire, les flashbacks qui révèlent l’histoire de chaque personnage ajoutent des couches profondes à l’intrigue. Ces segments aident à mettre en lumière le tableau sombre de l’Amérique moderne, un pays transformé en une prison alimentée par le Wi-Fi. L’utilisation de téléphones intelligents et de casques de réalité virtuelle a entraîné la création de zombies consommateurs de contenu. Les fusillades dans les écoles sont devenues routinières, et les conséquences économiques de cette crise sont exploitées tant par le gouvernement que par les géants de la Silicon Valley.
Une Critique de notre Partie de l’IA
Verbinski parvient à concocter une œuvre qui ne se contente pas d’amuser ; elle cherche également à provoquer une prise de conscience. Comme l’affirme Robinson :
« À travers l’humour et la fantaisie, nous posons des questions fondamentales sur notre avenir technologique. »
Le film présente avec une brutalité sincère le besoin d’une régulation mesurée de l’IA. Plutôt que d’apporter le chaos d’un apocalypse lointaine, Good Luck, Have Fun, Don’t Die nous confronte à une réalité où l’IA est non seulement inévitable, mais déjà intégrée dans nos vies.
Un Ton de Satires Accablantes
Les scènes où Peña et Beetz tentent de désactiver les écrans de leurs élèves avec des armes artisanales en bois évoquent l’absurde dans les enjeux contemporains. De plus, Temple, qui se retrouve piégée dans un univers dystopique de soutien pour les parents de victimes de violence armée, révèle une farce glaçante. Cette juxtaposition d’humour et de désespoir rend l’expérience du spectateur à la fois divertissante et profondément introspective.
Conclusion : Un Appel à l’Action
Tout en divertissant, Good Luck, Have Fun, Don’t Die résonne comme un cri de ralliement pour un avenir plus conscient et moins robotisé. Dans un monde où la technologie peut rapidement devenir une entrave, le film propose une réflexion sur l’utilisation de l’IA. Il incite les spectateurs à remettre en question leur rapport aux machines et à rechercher un équilibre entre l’utilisation de la technologie et une vie épanouissante. Le défi reste donc lancé : dans l’ère numérique, comment préserver notre humanité ? Pour en savoir plus sur les implications et les défis de l’IA, visitez le site de MIT Technology Review.