Généalogie génétique : révolution dans les enquêtes criminelles

Affaire du violeur au tournevis : la généalogie génétique en question

Un suspect a été mis en examen jeudi pour le viol et la tentative de meurtre d’une joggeuse à Poitiers en 2015. Grâce à la généalogie génétique, une technique non encadrée par la loi française, il a pu être identifié dix ans après les faits. Cette méthode, largement utilisée aux Etats-Unis, pourrait-elle être légalisée en France ?

Utilisation de la généalogie génétique pour identifier les suspects

En France, le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) contient les ADN des personnes condamnées pour certaines infractions. Cependant, il arrive que des traces retrouvées sur une scène de crime ne correspondent à aucun profil enregistré. C’est là qu’intervient la généalogie génétique, qui permet d’identifier une personne en comparant son ADN avec celui des individus ayant réalisé des tests génétiques grand public auprès de sociétés privées.

Tests génétiques grand public : interdits en France

Des sociétés américaines comme MyHeritage, Ancestry ou 23andMe proposent des tests génétiques à destination du grand public pour retrouver ses origines ou son histoire familiale. Malgré leur succès dans d’autres pays, ces tests sont interdits en France en raison des considérations éthiques entourant le fichage de l’ADN. En envoyant son ADN à l’étranger, un citoyen français s’expose à une amende de 3750 euros.

Vers une légalisation de la généalogie génétique en France ?

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a envisagé la possibilité de légaliser la généalogie génétique pour les magistrats du pôle cold case de Nanterre. Cette technique pourrait être utilisée dans les enquêtes sur les crimes les plus graves lorsque les autres investigations ont échoué. Actuellement sous-utilisée en France, la généalogie génétique pourrait permettre de résoudre un grand nombre de cold cases et d’apporter de l’espoir aux familles des victimes.