Les cris de victoire résonnent encore dans l’air de Cologne alors que l’équipe de France de handball célèbre son quatrième titre de champion d’Europe, conquis le dimanche 28 janvier 2024 contre le Danemark. Une victoire qui ne résulte pas seulement des prouesses individuelles, mais plutôt d’une profondeur exceptionnelle dans le talent de l’équipe, offrant une richesse inestimable à l’entraîneur Guillaume Gille.
Une Abondance de Talents Éblouissante
« Ils ont tellement de talents dans leur équipe. Peu importe s’ils font des changements, c’est un joueur incroyablement fort qui rentre », déplorait Emil Nielsen, le gardien danois, la mine déconfite, après la finale épique de l’Euro perdue face aux Bleus (33-31 après prolongation). L’équipe de France, sacrée championne d’Europe pour la quatrième fois de son histoire, a pu compter sur un groupe très dense pour aller décrocher ce titre après une décennie de quête.
Aymeric Minne, Thibaud Briet, Mathieu Grébille… Ces noms, bien qu’absents des feux de la rampe, font partie d’une cohorte de joueurs qui ont contribué à la préparation de l’Euro, avant d’être écartés. Des talents qui auraient pu orner les sélections d’autres nations. « On a une grande pensée pour eux, qui ont commencé l’aventure avec nous et qui ne l’ont malheureusement pas finie. C’est dire si ce groupe est exceptionnel. Quelque part, c’est aussi leur victoire », soulignait Nedim Remili dimanche soir.
La Dilemme des Sélections pour Guillaume Gille
La composition du groupe par Guillaume Gille a été un véritable casse-tête, surtout au moment crucial de décider qui, parmi les 19 présélectionnés, prendrait place en tribune, compte tenu des 16 places disponibles sur la feuille de match. « Il y a une sorte de couperet qui tombe avec une sélection qui est à donner, pour savoir comment on se prépare pour le prochain match. Donc c’est effectivement lourd pour les garçons et difficile pour le staff quand on voit le niveau des mecs. C’est très dense, c’est très équilibré, mais ça fait quand même partie du jeu », déclarait Guillaume Gille en cours de compétition.
Timothey N’Guessan, titulaire à Barcelone, Benoît Kounkoud, Nicolas Tournat et Dylan Nahi, titulaires à Kielce, ou encore Charles Bolzinger, gardien de Montpellier, ont eu moins de temps de jeu malgré leurs compétences indéniables. Benoît Kounkoud soulignait : « Tout le monde ici joue dans des gros clubs, a du temps de jeu, des statuts, des responsabilités. On a tous envie de jouer, mais je pense que pour gagner ce genre de compétition, il faut penser au groupe et chacun a son rôle à jouer, même si c’est un peu plus en retrait que celui qu’on a l’habitude de connaître en club ».
Une Cohésion Sans Problème d’Égo
Dans un contexte où des égos pourraient s’exprimer, Nedim Remili assure : « on s’entend tous très bien et il n’y a pas de problème d’égo ». Nicolas Tournat, doublure d’un formidable Ludovic Fabregas, admettait que bien qu’il ait envie de jouer, il comprend la situation. « Mais ils font un boulot incroyable. J’ai envie de jouer, mais je le vois aussi. Je ne suis pas bête ni aveugle et je vois le travail qu’ils fournissent, donc je le comprends. Il ne faut pas non plus être égoïste, ils rendent un service incroyable à l’équipe », concédait-il en cours de compétition.
Rotation Stratégique pour la Fraîcheur
Cette abondance de talents a permis à l’équipe de France d’organiser des rotations, préservant ainsi la fraîcheur de ses cadres jusqu’à la fin de la compétition. « On s’appuyait sur beaucoup d’athlètes, avec neuf matchs en 18 jours. C’est un luxe de pouvoir répartir les temps de jeu, de pouvoir faire en sorte que certaines pièces maîtresses traversent la compétition en gardant un peu d’énergie, affirme Guillaume Gille. Et même si c’est très fugace et que le rapport de force était très équilibré contre les Danois, j’ai trouvé l’équipe un peu plus dynamique et fraîche dans les moments décisifs ».
Une Dynamique Renforcée en Fin de Compétition
Les Bleus ont particulièrement eu besoin de cette fraîcheur en demi-finale et en finale, où ils ont affronté dix minutes supplémentaires à chaque fois pour s’imposer. « On le voit : on a été très forts en prolongation, souligne Luka Karabatic. Quand tu veux jouer à une telle intensité tout au long du tournoi, c’est bien d’avoir pu faire tourner à certains moments, ça nous a beaucoup servis ».
Les joueurs moins utilisés ont également eu l’occasion de briller lorsqu’ils ont été appelés à jouer, car la concurrence sera encore plus féroce pour la sélection des participants aux Jeux olympiques. Guillaume Gille devra cette fois-ci se limiter à 14 joueurs, plus un remplaçant. Et comme l’espérait Nedim Remili dimanche soir, « si tout le monde est en bonne santé dans six mois », les choix difficiles pour Gille ne semblent pas près de s’atténuer.
Conclusion
En conclusion, la victoire éclatante de l’équipe de France de handball à l’Euro 2024 ne résulte pas seulement du talent individuel, mais de la profondeur exceptionnelle de son groupe. Les choix difficiles du sélectionneur Guillaume Gille ont été récompensés par une performance éblouissante, prouvant que l’abondance de talents peut être un véritable luxe dans le monde du sport. La route vers les Jeux olympiques s’annonce intense