La nouvelle circulaire de Bruno Retailleau suscite l’indignation à gauche
L’entrée en vigueur d’une nouvelle circulaire du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, soulève une vive controverse à gauche. Cette circulaire vise à restreindre fortement le nombre de régularisations de travailleurs sans-papiers et remet en cause l’approche mise en place par la circulaire Valls. Depuis 13 ans, cette dernière permettait aux préfectures d’accorder chaque année un titre de séjour à environ 30 000 personnes, que ce soit pour des raisons de travail ou familiales. Cette réforme marque donc la fin de la politique de régularisation à grande échelle, selon Bruno Retailleau. Pour la gauche, cette nouvelle circulaire est abjecte, absurde et va à l’encontre des valeurs de la République. La Cimade, association de solidarité active avec les migrants, qualifie cette décision de dramatique et dangereuse. Cyrielle Chatelain, patronne des députés écologistes, dénonce quant à elle l’hypocrisie du gouvernement. Selon elle, refuser la régularisation ne signifie pas que les personnes sans-papiers vont disparaître, mais qu’elles seront condamnées à la clandestinité et donc à la précarité. L’accusation la plus forte vient de la part d’Antoine Léaument, député insoumis. Il estime que Bruno Retailleau est raciste et n’a pas sa place au sein du gouvernement. Il appelle les partis qui n’ont pas censuré le gouvernement Bayrou la semaine dernière à le faire lors de la prochaine occasion. Il fait notamment référence au Parti Socialiste (PS). Selon lui, ne pas censurer le gouvernement revient à être complice de ses actions. Le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée, Arthur Delaporte, se défend de toute complicité avec Bruno Retailleau. Il affirme que si la censure avait été votée la semaine dernière, le gouvernement serait déjà tombé. Cependant, il prévient que la politique migratoire et le budget seront pris en compte lors de la prochaine décision de censure. Bruno Retailleau, de son côté, compte ne pas s’arrêter là. Il prévoit de durcir les conditions d’accès à la nationalité française dans une prochaine circulaire. Cette nouvelle mesure risque donc de susciter de nouvelles polémiques et débats. La situation reste tendue entre la gauche et le gouvernement, avec des positions de plus en plus tranchées sur la question des travailleurs sans-papiers et de l’immigration en général.