GRAND REPORTAGE|Le cauchemar du Darién : à travers l’enfer pour atteindre le rêve américain

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À la découverte de la dangereuse forêt du Darien : un passage périlleux vers l’Amérique du Nord

Je vous invite à découvrir l’un des endroits les plus dangereux au monde : la forêt tropicale du Darien, située entre la Colombie et le Panama. Il s’agit du seul point de jonction entre l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. L’année dernière, près d’un demi-million de migrants, hommes, femmes, enfants et personnes âgées, ont emprunté ce passage afin de réaliser leur rêve de refaire leur vie aux États-Unis. Alors que la question migratoire occupe une place centrale dans la prochaine élection présidentielle américaine, nous vous proposons un reportage exclusif sur cette traversée éprouvante. Prêt à vous plonger dans l’aventure ?

Le départ : une prière collective avant l’ascension

Avant de se lancer dans cette aventure périlleuse, les migrants se rassemblent pour une prière collective, conscient de l’énorme défi qui les attend. Protégez-nous, Seigneur. Ils s’assurent d’avoir suffisamment de nourriture pour les jours à venir et prennent en compte les besoins spécifiques des personnes diabétiques ou asthmatiques. Dans cette atmosphère empreinte de ferveur et de détermination, ils sont prêts à affronter la forêt impénétrable du Darien.

Le Darien : une forêt hostile et sauvage

Le Darien est une forêt dense et sauvage où il semble impossible de trouver un passage. Nous l’avons survolé 48 heures auparavant pour rejoindre le point de rassemblement des réfugiés en Colombie. C’est dans le village d’Akandi que les migrants se regroupent avant de commencer leur long périple. Ce village est un point stratégique pour les candidats à l’exil, et c’est ici qu’ils sont pris en charge par une organisation sophistiquée qui répertorie leurs bagages et les prépare pour le grand départ.

La traversée : un chemin semé d’embûches

Avant de commencer leur marche sur la route du Darien, les migrants doivent payer au moins 170 € par personne. C’est donc en pleine nuit que nous sommes convoyés vers le lieu de rendez-vous, une hacienda située à l’orée de la forêt. Parmi les candidats à l’exil, il y a Jennifer et Andrea, qui ont fui le Venezuela avec leurs trois petites filles, ainsi que des Péruviens, des Haïtiens et même un trio de Camerounais. Le départ est donné à l’aube, et la course vers un avenir meilleur est lancée devant nos yeux ébahis. Les premiers obstacles apparaissent rapidement : sac déchiré, torrents compliqués à traverser, enfants épuisés…

Les porteurs, des alliés indispensables

Les porteurs, reconnaissables à leur t-shirt bleu numéroté, offrent leurs services aux migrants qui peuvent se permettre de les payer. Pour 30 dollars, ils aident les migrants à traverser les passages difficiles et à supporter le poids de leurs bagages. C’est grâce à eux que la colonne de 500 personnes qui se faufile dans la jungle peut avancer. Mais cette entraide ne durera pas, car dès qu’ils atteignent la frontière du Panama, les migrants sont livrés à eux-mêmes.

La frontière panaméenne : une nouvelle étape périlleuse

En pénétrant sur le territoire panaméen, les marcheurs se trouvent confrontés à une route encore plus dangereuse que celle du côté colombien, car ils ne bénéficient plus de la protection des membres du cartel. Ils doivent suivre un cours d’eau sur plus de 20 km avant de trouver un lieu où s’installer pour la nuit. Les dangers sont multiples, et chacun doit se protéger comme il peut des bêtes sauvages. Le lendemain, à l’aube, le campement est rapidement remballé, car il reste encore plusieurs jours de marche avant de sortir de la forêt du Darien.

Le soulagement et l’espoir aux portes des États-Unis

La fin du périple est enfin en vue pour les migrants qui ont réussi à traverser le Darien. À l’arrivée, les autorités panaméennes enregistrent leur identité avant de les laisser repartir vers leur prochaine destination. Pour beaucoup d’entre eux, il reste encore cinq pays à traverser avant d’atteindre leur but ultime : les États-Unis. Jennifer et Andrea ont déjà atteint le Mexique, et malgré l’inquiétude qui se lit sur leur visage, ils touchent presque au but, plein d’espoir pour une nouvelle vie.

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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