L’affaire du chantage à la fausse exécution : un procès insolite devant le tribunal correctionnel de Paris
Le 10 mai, Le Parisien a partagé une histoire peu commune qui s’est déroulée devant le tribunal correctionnel de Paris. Un médecin, le Dr T, prétendait être victime d’un chantage à la fausse exécution et affirmait avoir payé près d’un million d’euros à des malfaiteurs. Cependant, lors du procès, la version du médecin a été contestée par le procureur. Dans cet article, nous reviendrons sur ce procès et les différentes versions des faits présentées.
Le Dr T : un médecin spécialisé en nutrition
Le Dr T est un médecin généraliste d’origine asiatique, spécialisé en nutrition. En plus de son activité de praticien, il a également créé des sociétés de vente de protéines et de compléments alimentaires. Au moment des faits, il avait une trentaine d’années et exerçait à Paris. En mars 2004, le Dr T dépose plainte, affirmant être victime d’un chantage à la fausse exécution.
Un chantage à la fausse exécution
Selon la version du Dr T, les événements démarrent en 2001 lorsqu’il reçoit un appel téléphonique d’un patient, rencontré une seule fois lors d’une consultation. Lors de cet appel, l’homme l’accuse d’être responsable de la mort de sa femme et le menace. Pris de peur, le Dr T fait appel à deux hommes de main, surnommés le Gros Fifi et le Grand Philippe, pour assurer sa protection. Selon lui, ces derniers l’auraient emmené dans une maison désaffectée où un homme attaché à une chaise aurait été exécuté. Les deux hommes lui auraient ensuite demandé de verser une somme importante pour étouffer l’affaire.
Des versions contradictoires devant le tribunal
Au cours du procès, les prévenus contestent la version du Dr T. Selon le Gros Fifi et le Grand Philippe, le Dr T leur aurait demandé de surveiller sa femme qu’il soupçonnait d’adultère, et non de le protéger d’un patient menaçant. Ils affirment avoir rencontré le Dr T pour discuter de vols de matériel chez des concurrents, dans le cadre d’une guerre commerciale. Ils nient toute implication dans une fausse exécution. De plus, ils révèlent que le virement d’un million d’euros vers la Suisse était motivé par des raisons fiscales et non pour étouffer une exécution.
Des réquisitions surprenantes
Lors de ses réquisitions, le procureur abandonne la thèse de l’escroquerie et requalifie les faits en abus de bien social. Il estime que le virement d’un million d’euros s’apparente à un détournement d’argent de la société du Dr T et demande des peines de prison relativement légères pour les prévenus. Les avocats des prévenus contestent ces réquisitions, arguant que les faits reprochés ont été totalement modifiés et demandent le renvoi du procès.
Un verdict attendu le 18 juin
Le tribunal rendra sa décision le 18 juin. Cette affaire, qui a débuté il y a plus de 20 ans, a connu de nombreux rebondissements et présente des versions contradictoires. Le doute subsiste quant à la vérité des faits et à la responsabilité des différents protagonistes. L’affaire du chantage à la fausse exécution reste donc particulièrement intrigante et complexe.