Meurtre de Bouchra Abbé : Un féminicide qui secoue l’institution judiciaire
Le 26 novembre 2021, à Épinay-sur-Seine, Bouchra Abbé, une femme de 44 ans, a été tuée par son ex-mari, le père de ses deux filles. Ce féminicide a bouleversé le système judiciaire, car Bouchra croyait que son ex-mari était toujours en prison. Elle n’avait pas été informée de sa remise en liberté. Le procès vient de se terminer, et Ralid F., accusé du meurtre par conjoint, a été condamné à 28 ans de réclusion le 11 octobre dernier. Dans cet épisode de Code Source, Carolle Sterley, journaliste au Parisien, revient sur les faits et sur le procès.
Protocole modifié concernant les anciens conjoints violents
Après le décès de Bouchra, le protocole a été modifié en cas de sortie de prison d’un ancien conjoint violent. Dorénavant, les victimes de violences conjugales, qu’elles soient commises par un conjoint ou un ex-conjoint, doivent être informées de la date précise de la sortie de prison de leur agresseur. Cette mesure vise à assurer la sécurité des victimes et à leur permettre de se protéger.
Le parcours de vie de Bouchra Abbé
Bouchra est née en 1976 au Maroc et a ensuite décidé de s’installer en France pour poursuivre ses études. Elle était une femme indépendante, propriétaire de son appartement à Épinay-sur-Seine et gérante d’un commerce à Paris. Elle a vécu dans la peur des menaces et des humiliations de son ex-mari pendant des années. Malgré cela, elle a tenté de se protéger en changeant les serrures de son appartement et en demandant de l’aide à sa famille et à son entourage.
Les événements menant au meurtre de Bouchra Abbé
Après avoir déposé plainte contre son ex-mari, Ralid F., pour violences conjugales, Bouchra a été confrontée à de nouveaux épisodes de violence. Son ex-mari est revenu au domicile malgré l’interdiction. Finalement, il a été condamné à un an de prison avec sursis probatoire. Bouchra a été prise en charge par un téléphone grave danger, qui lui permettait d’alerter la police en cas de danger. Cependant, en octobre, Ralid est sorti de prison et a violé l’interdiction de s’approcher de son ex-compagne.
Le procès de Ralid F.
Pendant le procès, Ralid F. a demandé pardon pour son crime, affirmant qu’il ne souhaitait pas tuer Bouchra. Les témoignages ont révélé une préméditation et une violence extrême de la part de l’accusé. Les avocats de la défense ont cherché à comprendre le parcours de vie de Ralid et ont plaidé pour une prise de conscience collective de la société. Finalement, Ralid F. a été reconnu coupable de meurtre par conjoint et condamné à 28 ans de réclusion.
L’impact sur la famille et les proches de Bouchra Abbé
Le verdict a été accueilli avec dignité par la famille de Bouchra. Les filles de la victime ont été prises en charge par la police et placées en famille d’accueil avant d’être confiées à la famille maternelle au Maroc. Elles vivent désormais sous protection, mais restent inquiètes pour leur sécurité. La famille de Bouchra réclame des mesures plus dissuasives pour prévenir les féminicides et appelle à une prise de conscience collective.
Conclusion
Le meurtre de Bouchra Abbé a mis en lumière les failles du système judiciaire et la nécessité de renforcer la protection des victimes de violences conjugales. Il est essentiel de prévenir les féminicides en informant les victimes de la sortie de prison de leurs agresseurs, en mettant en place des sanctions plus sévères et en sensibilisant la société tout entière à ce problème. Il est temps de prendre des mesures concrètes pour protéger les femmes et mettre fin aux violences conjugales.