Enquête sur les dérives sombres du milieu libertin: viols collectifs et domination psychologique

Enquête sur les dérives sombres du milieu libertin: viols collectifs et domination psychologique

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Une enquête révèle les dérives du milieu libertin

Une enquête tentaculaire plonge dans les dérives les plus sombres du milieu libertin. Quatre hommes ont été mis en examen à Bordeaux pour des viols particulièrement violents et dégradants commis sur une femme aujourd’hui âgée d’une quarantaine d’années. Des actes survenus dans un contexte de domination psychologique et de violences sexuelles extrêmes, dont les ramifications pourraient impliquer des dizaines d’autres hommes.

Un calvaire de plus de trois ans

Pendant plus de trois ans, Sophie* a vécu un calvaire. Selon le informations du Parisien, derrière les apparences d’une relation libertine se cachait une réalité bien plus sombre : celle d’une relation sous emprise, ponctuée de viols collectifs filmés, orchestrés par son ex-compagnon, Christophe B. En décembre 2023, au terme d’une relation toxique, la quadragénaire trouve la force de porter plainte. Ce geste marque le début d’une enquête d’une ampleur inédite.

Des faits d’une extrême violence

Selon le témoignage de Sophie, son compagnon, adepte du libertinage, l’aurait contrainte à participer à des relations sexuelles avec de multiples hommes. Ces rapports auraient eu lieu à leur domicile, dans des clubs échangistes, voire en pleine nature. Christophe B. filmait ces scènes, qu’il organisait avec précision, recrutant lui-même les participants.

Sous l’effet d’un chantage affectif et d’une emprise psychologique insidieuse, la victime affirme s’être sentie incapable de dire non. Elle explique n’avoir pu mettre le mot « viol » sur ces actes qu’après leur rupture, lorsqu’elle sombre dans une violente dépression. Les médecins constatent alors des symptômes typiques du stress post-traumatique, tels que la perte de cheveux ou des troubles obsessionnels.

Une enquête discrète mais redoutablement efficace

Pendant dix-huit mois, les enquêteurs de la section de recherches de Bordeaux travaillent dans la plus grande discrétion. Ce n’est que le mercredi 9 avril que les interpellations ont lieu. Christophe B. et trois de ses proches sont arrêtés en Gironde. Tous sont soupçonnés d’avoir participé activement aux viols ou à leur captation et diffusion.

Les suspects ont été mis en examen pour viols avec actes de torture et de barbarie, une qualification pénale parmi les plus graves. Trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Le quatrième, qui a demandé un débat différé, pourrait également être incarcéré sous peu.

Des milliers de vidéos, des dizaines de victimes potentielles

Les investigations prennent rapidement une tournure tentaculaire. Lors d’une première perquisition au domicile de Christophe B. à Reignac, les enquêteurs découvrent des dizaines de supports numériques. Leurs contenus sont glaçants : des milliers de photos et de vidéos à caractère sexuel, mettant en scène des femmes lors de rapports avec plusieurs hommes. Parmi elles, au moins six anciennes compagnes de Christophe B. ont pu être identifiées. Plusieurs ont accepté de témoigner, évoquant elles aussi une relation d’emprise et des pratiques imposées. L’analyse des images met en évidence des scènes où la détresse des victimes semble évidente, renforçant les soupçons de viols collectifs sans consentement.

Les enquêteurs estiment qu’au moins 50 hommes pourraient être impliqués. Beaucoup auraient été recrutés via des plateformes libertines. L’objectif est désormais de les identifier un à un, en s’appuyant sur les vidéos saisies, dont certaines sont encore en cours d’exploitation.

Un possible recours à la soumission chimique

Un volet particulièrement sensible de l’enquête porte sur l’éventuelle utilisation de substances chimiques pour anesthésier le consentement. Selon le procureur de la République de Bordeaux, un cas au moins est à l’étude : une femme visible sur les vidéos pourrait avoir été droguée à son insu.

Cette affaire rappelle par son modus operandi deux dossiers retentissants : celui de l’« affaire Pelicot » — un homme qui faisait violer sa femme par des inconnus — et celui du site pornographique French Bukkake, dont les fondateurs sont poursuivis pour des dizaines de viols.

Un long chemin vers la vérité

Le parquet de Libourne, initialement saisi, a transmis le dossier au pôle criminel de Bordeaux. Deux juges d’instruction ont été désignés pour piloter cette affaire hors norme, dont l’instruction pourrait durer de longs mois. Derrière les images froides des disques durs, ce sont autant de témoignages brisés qu’il faudra reconstituer, autant de femmes qu’il faudra écouter.

Sophie n’est sans doute pas la seule victime de Christophe B. et de son système. Aujourd’hui, grâce à son courage, l’enquête avance, et les masques tombent.

Restez à l’affût pour plus d’informations.

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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