Un réseau de trafic de drogue par drones condamné : une organisation sophistiquée avec une issue judiciaire sans équivoque

Un réseau de trafic de drogue par drones condamné : une organisation sophistiquée avec une issue judiciaire sans équivoque

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Un réseau de trafic sophistiqué

Un réseau bien rodé, une organisation quasi professionnelle, mais une issue judiciaire sans équivoque. Ce lundi 24 février, six hommes âgés de 22 à 30 ans ont comparu devant le tribunal correctionnel de Nantes pour un trafic inédit : l’acheminement de drogue et de téléphones portables vers plusieurs établissements pénitentiaires de l’Ouest de la France grâce à des drones. La justice les a reconnus coupables et condamnés à des peines allant de six mois à trois ans de prison.

Un système de livraison sophistiqué

Baptisée par les enquêteurs « Air colis », cette entreprise criminelle avait mis en place un mode opératoire bien huilé. Comme le relate Ouest-France, de nuit, une cinquantaine de colis ont été livrés aux fenêtres de détenus dans plusieurs prisons, notamment celles de Carquefou, Poitiers, Lorient et Le Havre. L’enquête a permis d’interpeller trois frères en septembre 2023, alors qu’ils opéraient dans un champ jouxtant la prison de Carquefou. Un quatrième complice a été arrêté peu après, suivi de deux intermédiaires incarcérés, chargés de distribuer la marchandise derrière les barreaux.

Des prévenus peu coopératifs

Dans le box des accusés, l’attitude des six hommes tranche avec la gravité des faits. Rires, insouciance apparente, tentatives de minimiser leur implication… Pourtant, leur casier judiciaire parle pour eux : tous sont déjà connus pour des faits de vols, violences ou trafic de stupéfiants. L’un d’eux, actuellement placé à l’isolement, clame son innocence : « Je ne sais pas ce que je fais là ! ». Le pilote du drone, lui, admet une implication plus nuancée. « J’ai juste voulu rendre service à un détenu que je connaissais quand j’étais incarcéré », tente-t-il d’expliquer. Toutefois, les preuves accablantes contredisent ces déclarations.

Une économie parallèle en prison

L’un des frères, spécialiste de l’installation des fils de pêche, avoue avoir continué le trafic par appât du gain. « L’argent », confie-t-il sans détour, lui qui était déscolarisé et sans emploi. Même son de cloche du côté du guetteur : « Ce n’était pas légal, mais ça me permettait de gagner un peu d’argent ». Quant aux intermédiaires incarcérés, ils nient toute implication dans la distribution des colis. L’un d’eux concède néanmoins avoir réceptionné deux chaussettes par sa fenêtre : « Juste pour ma consommation personnelle. Je suis un gros fumeur de cannabis ». Les prix des livraisons étaient élevés : entre 350 et 400 euros par chaussette, financés par des proches restés à l’extérieur.

Une décision judiciaire ferme

Face à ce système bien rodé, le procureur a tenu à rappeler les dangers de tels trafics en milieu carcéral : « Faut-il encore préciser que des téléphones peuvent servir à préparer des projets criminels ? ». Insistant sur la responsabilité des prévenus, il a dénoncé leur rôle dans une chaîne qui « peut aboutir à la mort ». Le tribunal n’a pas fait preuve de clémence. Les six hommes ont écopé de peines de six mois à trois ans de prison, bien loin des vingt ans encourus, mais suffisamment lourdes pour envoyer un message clair aux potentiels imitateurs. Un coup d’arrêt à une méthode de livraison qui, malgré son ingéniosité, n’aura pas échappé à la vigilance des enquêteurs.

Restez à l’affût pour plus d’informations.

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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