Cinq morts, un suspect interpellé, plusieurs armes à feu découvertes… Ce que l’on sait du quintuple homicide dans le Nord
Un homme de 22 ans a été immédiatement placé en garde à vue, samedi, après s’être présenté à la gendarmerie en avouant les faits. Des personnes assassinées par un tireur isolé. Le vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque, Martial Beyaert, a déploré un drame, samedi 14 décembre, après que cinq hommes ont été abattus en une heure dans deux communes du Nord distantes d’une trentaine de kilomètres. Peu après les faits, un homme s’est rendu à la gendarmerie en s’accusant du quintuple homicide, commis pour des raisons encore inconnues. Voici ce que l’on sait à ce stade de cet après-midi sanglant.
Un chef d’entreprise tué devant chez lui
Le périple meurtrier a débuté à Wormhout, à une dizaine de kilomètres de la frontière belge. Vers 15h15, un homme âgé de 29 ans a été tué par plusieurs tirs d’armes à feu, devant son domicile, rapporte le parquet de Dunkerque. La victime était sortie de chez elle après avoir entendu un bruit de véhicule dans la cour, selon les premiers éléments recueillis auprès de son épouse et rapportés par une source proche de l’enquête à franceinfo. D’après ce témoignage, un homme est sorti du véhicule et a fait feu à plusieurs reprises, avant de quitter les lieux. L’homme tué, touché notamment à la tête, se trouvait au sol à l’arrivée des gendarmes. Il est décédé sur place. Père de deux enfants, il dirigeait une petite société de dépannage, au sein de laquelle il avait employé le principal suspect, a appris France Bleu Nord(Nouvelle fenêtre) auprès d’élus locaux. Sa famille ne lui connaissait pas de différend.
Deux agents de sécurité abattus pendant leur service
A environ une demi-heure de route de Wormhout, sur la côte, à Loon-Plage, deux hommes de 33 et 37 ans ont été tués par balles, vers 16 heures, près du canal des Dunes, poursuit la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet. Ils étaient agents de sécurité et exerçaient leur activité professionnelle au moment des faits, précise-t-elle. Au moment des faits, selon le maire de la commune à AFP, Eric Rommel, ils patrouillaient dans la zone portuaire, un lieu connu pour ses ferries desservant l’Angleterre, mais aussi ses départs de migrants à bord de bateaux de fortune.
Deux personnes migrantes tuées au bord d’une route
Quelques minutes plus tard, soit une heure environ après les premiers coups de feu à Wormhout, deux hommes étaient également tués à la suite de plusieurs tirs d’arme à feu à Loon-Plage, à près de cinq kilomètres du canal des Dunes, détaille le parquet. Ils pourraient être de nationalité iranienne, être âgés de 19 et 30 ans et séjourner dans le camp avoisinant, selon la justice, qui cherche encore à confirmer leur identité.
Un suspect placé en garde à vue après s’être rendu
Une heure environ après les derniers tirs, vers 17h20, un homme de 22 ans s’est rendu à la gendarmerie de Ghyvelde, près de la frontière belge, à 25 kilomètres de Loon-Plage. Il a déclaré être l’auteur de ces cinq meurtres et a été placé en garde à vue pour une durée pour aller jusqu’à 96 heures, soit jusqu’à mercredi, selon le parquet de Dunkerque. Le suspect est inconnu des services de police et de l’autorité judiciaire, précise cette source. Il serait originaire de l’agglomération de Dunkerque, avance le maire de Loon-Plage. Au cours des premières investigations, les enquêteurs ont retrouvé plusieurs armes à feu dans la voiture du suspect, selon le parquet. Une enquête pour meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime et acquisition, détention, port et transport d’armes de catégorie A et B a été ouverte et confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police judiciaire du Nord, a fait savoir le parquet. La peine encourue pour de tels faits est la réclusion criminelle à perpétuité. Les enquêteurs, déployés sur les trois scènes de crimes, cherchent désormais à éclaircir les raisons ayant amené le mis en cause à commettre ces crimes, ainsi qu’à préciser le déroulé des faits et confirmer la catégorisation des armes utilisées. De nouveaux éléments seront communiqués par la procureure de la République à l’issue de la garde à vue, assure le parquet.