**Vrai ou Faux : Détournement de fonds publics – Comparaison de la condamnation de Marine Le Pen et de la relaxe de François Bayrou** La justice a récemment rendu deux décisions opposées dans des affaires portant sur des accusations de détournement de fonds publics européens. Marine Le Pen a été condamnée, tandis que François Bayrou a été relaxé. Ces deux jugements ont suscité des interrogations quant à leur comparaison. Analysons les faits. Le système de contrats fictifs mis en place par le Front National (FN) est beaucoup plus important que celui du Mouvement Démocrate (MoDem). De plus, François Bayrou a été relaxé en raison du doute subsistant faute de preuves, tandis que des éléments du dossier accablent Marine Le Pen. Dans le détail, Marine Le Pen, ancienne présidente du Rassemblement National (RN), a été condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme, assortie de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. En revanche, François Bayrou, Premier ministre, avait été relaxé en février 2024 dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. Bien que les deux affaires portent sur la rémunération d’assistants parlementaires d’eurodéputés et se déroulent sur une période similaire, plusieurs différences essentielles sont à souligner. Tout d’abord, le montant du préjudice est huit fois supérieur pour le FN, atteignant 2,9 millions d’euros, contre 350 000 euros pour le MoDem. De plus, François Bayrou ne bénéficiait pas du statut d’eurodéputé, contrairement à Marine Le Pen. Il a été jugé en tant que président de l’UDF puis du MoDem, complice par instigation de détournement de fonds publics entre 2005 et 2017. Les juges estimaient qu’il encourageait et aidait les eurodéputés de son parti à détourner des fonds publics en leur fournissant des instructions. Cependant, il a été relaxé faute de preuves suffisantes. Au contraire, le tribunal a affirmé que Marine Le Pen ne pouvait ignorer le système de contrats fictifs mis en place par le FN. Des échanges de mails ont été utilisés pour établir sa responsabilité dans cette affaire. De plus, plusieurs personnes proches de Marine Le Pen ont également bénéficié de ces contrats d’assistants parlementaires. En tant qu’auteur principal, Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et de complicité du même délit. Elle a directement utilisé des fonds européens pour rémunérer ses assistants parlementaires entre 2009 et 2016, alors qu’ils travaillaient en réalité pour le FN. Elle a également couvert des détournements commis par d’autres eurodéputés après son accession à la présidence du parti. Le tribunal a souligné son rôle central dans cette fraude. En conclusion, l’affaire des assistants parlementaires du FN est de plus grande ampleur et de plus grande gravité que celle du MoDem. Marine Le Pen devrait être rejugée en appel en 2026, et François Bayrou reste sous la menace d’une éventuelle condamnation, le parquet ayant fait appel de la décision rendue en première instance. Source : France Télévisions (04/04/2025)
