Référendum : une discordance entre Macron et Bayrou
Depuis la dissolution avortée, la scène politique française connaît une période inédite. Le Premier ministre a récemment plaidé en faveur d’un référendum sur un plan de redressement des finances publiques, une idée reprise par l’Élysée pour une consultation portant sur plusieurs questions impactant la vie des Français. Emmanuel Macron avait évoqué cette possibilité lors de ses vœux du 31 décembre, affirmant sa volonté de consulter les Français sur des sujets-clés, une prérogative qui lui est propre.
Objectifs divergents pour le duo exécutif
Les deux têtes de l’exécutif ne poursuivent pas les mêmes buts. Tandis qu’Emmanuel Macron cherche à retrouver le soutien populaire en abordant des thèmes du quotidien des Français, François Bayrou tente de préserver sa position. L’idée de consulter les Français sur des questions concrètes et non partisanes est perçue comme une stratégie pour normaliser ce type de consultations, sans réelle portée institutionnelle en termes de validation de projets de loi.
Le risque du référendum
Le recours au référendum est toujours risqué, particulièrement dans le cas de François Bayrou, confronté à une impopularité grandissante. Le modèle envisagé par l’Élysée, moins périlleux mais moins glorieux, reste une prise de risque politique importante. Consentir à la consultation populaire peut être perçu comme un aveu de faiblesse de la part de l’exécutif, incapable d’agir faute de majorité. Le précédent de Jacques Chirac, seul président ayant subi un échec lors d’une dissolution et d’un référendum, rappelle les dangers de cette démarche.