Condamnation de Marine Le Pen : faibles mobilisations pour défendre l’Etat de droit
Au moins une quarantaine de manifestations étaient organisées, samedi, à l’appel de plusieurs syndicats et associations. Un flop. Les rassemblements prévus, samedi 12 avril, dans plusieurs villes de France pour défendre la démocratie et l’Etat de droit n’ont que faiblement mobilisé, ont constaté des journalistes de l’AFP. Cette mobilisation était une forme de réponse à celle du Rassemblement national, le week-end précédent. Le parti d’extrême droite a tenu un meeting à Paris, le 6 avril, après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics en première instance. Décision qui l’empêche, à ce stade, de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans.
Des mobilisations en demi-teinte
Après les attaques contre la justice ayant suivi la condamnation de plusieurs responsables du RN, au moins une quarantaine de manifestations étaient organisées à l’appel de plusieurs syndicats et associations. A Marseille, le rassemblement initialement prévu à 14 heures devant la préfecture a finalement été annulé, trop peu d’associations ayant répondu présentes. A Nantes, environ 200 personnes étaient réunies en milieu d’après-midi devant le palais de justice. A Arras (Pas-de-Calais), 80 personnes se sont rassemblées, selon les organisateurs. Pour David Noël, président de la Ligue des droits de l’homme du Pas-de-Calais, ce n’est pas si mal car ça s’est organisé assez rapidement. A Lyon, quelque 200 personnes ont manifesté, selon la préfecture. A Paris, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à République vers 17 heures, a constaté une journaliste de l’AFP. Les manifestants brandissaient des pancartes touche pas à mon état de droit, démocratie menacée, réagissons, ou menacer l’état de droit, c’est menacer la démocratie. A Bordeaux, la manifestation a rassemblé 260 personnes, selon la préfecture, bien moins que celle défendant les free-parties qui a, elle, mobilisé 3 100 personnes.
Un soutien de la gauche
Les organisateurs ne s’attendaient pas à drainer des foules, une semaine après la mobilisation lancée par Les Ecologistes et La France insoumise (3 000 personnes à Paris) et boudée par toutes les principales organisations syndicales, les socialistes et les communistes. Si les autres grandes centrales syndicales ne se sont pas jointes à l’appel (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC ou Unsa), les différentes formations de gauche ont, elles, répondu présentes. Le Parti socialiste était représenté à Paris par son premier secrétaire, Olivier Faure. Il a rappelé qu’il n’y a pas de démocratie sans pouvoir et contre-pouvoir. La justice en fait partie. Et donc, il était légitime qu’on soit là aujourd’hui à l’appel d’organisations non gouvernementales, de syndicats qui défendent justement ces principes qui nous gouvernent, qui doivent continuer de nous gouverner, a-t-il déclaré à l’AFP. La cheffe de file des Ecologistes, Marine Tondelier, et le numéro un du PCF, Fabien Roussel, devaient participer à d’autres mobilisations, en régions. Quant à La France insoumise, elle a dit soutenir toutes les initiatives prises contre l’extrême droite et ses attaques contre la République.