Les collectifs s’interrogent sur la gestion des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma
Des avancées, mais encore des inquiétudes
Marie Lemarchand et Sophie Lainé Diodovic, militantes au sein des collectifs Ada et 50-50, reconnaissent que le procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles présumées lors du tournage des Volets Verts marque un tournant dans le secteur du cinéma. Bien que des personnes mises en cause soient condamnées, il est encore trop tôt pour parler d’un réel changement. Les faits reprochés à Gérard Depardieu, qui se seraient produits devant plusieurs témoins sur un plateau de cinéma, soulèvent la question d’une omerta dans le milieu du cinéma.
Le sentiment d’impunité dans le milieu du cinéma
Sophie Lainé Diodovic souligne le sentiment d’impunité qui règne dans le milieu du cinéma, permettant à ces abus de se produire. Pour elle, il est clair que les acteurs savent que leur pouvoir est tellement fort que personne n’ose parler. Elle estime que ces comportements sur les plateaux reflètent également leur comportement dans la société. Marie Lemarchand rappelle que ces faits sont l’affaire de tous et que cela concerne non seulement le milieu du cinéma, mais également la société dans son ensemble.
Des solutions pour lutter contre les violences
Les deux militantes soulignent l’importance de travailler sur la parité sur les plateaux de tournage afin de réduire les violences sexistes et le harcèlement sexuel. Des formations ont également été mises en place et sont désormais étendues à l’ensemble des équipes de tournage. De plus, des coordinatrices d’intimité sont maintenant présentes pour assurer un environnement sûr lors de scènes d’intimité. Cependant, cette avancée n’est disponible que sur demande des actrices et celles-ci hésitent encore à en faire la demande de peur d’être stigmatisées.
La nécessité de sanctions et de contrôle
Les collectifs continuent de négocier de nouvelles conventions collectives pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma. Sophie Lainé Diodovic souligne qu’il est important d’avoir des sanctions pour que les règles soient respectées. Cependant, il manque encore un système de contrôle et de suivi dans ces métiers pour s’assurer de leur mise en place. Elle insiste sur le fait qu’il y a de la prévention, mais qu’il manque un réel contrôle. En conclusion, bien que des avancées aient été faites dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma, il reste encore beaucoup à faire. Les collectifs continueront de se battre pour mettre en place des mesures concrètes et assurer un environnement sûr pour tous les professionnels de l’audiovisuel.