A Pau, un gynécologue sanctionné pour discrimination envers une patiente transgenre
Un médecin gynécologue de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a été interdit d’exercer pendant un mois pour avoir refusé de prendre en charge une patiente transgenre, a annoncé l’Ordre des médecins.
La décision a été rendue en première instance par la chambre disciplinaire de l’Ordre régional de Nouvelle-Aquitaine le 16 janvier. Le médecin a écopé d’une sanction de six mois d’interdiction d’exercer, dont cinq mois avec sursis. Cette suspension sera effective du 1er au 31 mars. Toutefois, le médecin a la possibilité de faire appel de cette décision.
Les faits
En août 2023, une patiente transgenre s’est présentée au cabinet du gynécologue palois après avoir pris rendez-vous en ligne, pour des douleurs à la poitrine. Le médecin a alors refusé de la prendre en charge en invoquant qu’il s’occupait uniquement des vraies femmes et qu’il n’avait pas les compétences pour traiter les hommes en transition de genre.
Le lendemain, le compagnon de la patiente a laissé un commentaire négatif sur la page Google du médecin. Ce dernier a répondu en disant qu’il existe des services spécialisés pour s’occuper des hommes transgenres.
Sanctions et excuses
Des associations de lutte contre les discriminations ont vivement réagi à la réponse discriminatoire du médecin. Face à la pression exercée, le gynécologue s’est excusé auprès de la communauté transgenre pour ses propos inappropriés.
L’Ordre régional des médecins a quant à lui rappelé que selon le Code de la santé publique, aucune personne ne peut faire l’objet de discriminations dans l’accès aux soins. L’Ordre a ainsi considéré que les propos du médecin étaient discriminatoires envers les personnes en transition de genre.
Enquête pénale
Deux associations, SOS Homophobie et SOS Transphobie, ont déposé des plaintes, ce qui a entraîné l’ouverture d’une enquête pénale. Le parquet de Pau a annoncé que l’enquête était maintenant terminée, et qu’il devait statuer sur les éventuelles suites pénales.
Réactions des parties concernées
L’avocat de la patiente, Edouard Martial, a déclaré que la sanction était conforme à ce qu’ils attendaient. Il a souligné que l’importance de la sanction importait peu, du moment que la faute disciplinaire était reconnue.
Cet incident soulève des questions importantes sur les droits des personnes transgenres et sur l’accès à des soins médicaux non discriminatoires. Il est essentiel d’assurer un traitement équitable et respectueux pour tous les individus, quel que soit leur genre.