Quatre questions sur la participation de Jordan Bardella et Marion Maréchal à une conférence sur l’antisémitisme à Jérusalem Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, et Marion Maréchal, ancienne membre du parti et nièce de Marine Le Pen, se rendent en Israël pour participer à une conférence internationale sur la lutte contre l’antisémitisme. Cette invitation du gouvernement israélien suscite des critiques et des polémiques, notamment en raison du passé antisémite du mouvement et de certains de ses anciens membres. Quelles sont les raisons de leur visite en Israël ? Pourquoi cette visite est-elle critiquée en France ? Comment est-elle perçue en Israël ? Et enfin, pourquoi est-ce important pour le Rassemblement national ? Tout d’abord, Jordan Bardella et Marion Maréchal sont invités en Israël par le ministre Amichai Chikli, en charge des Affaires de la diaspora et de la Lutte contre l’antisémitisme. Jordan Bardella, en tant que président du RN et président du groupe Patriotes pour l’Europe au Parlement européen, prononcera un discours sur la montée de l’antisémitisme en France. Marion Maréchal interviendra quant à elle lors d’une table ronde. Bien que ce ne soit pas un déplacement officiel de dirigeants de partis, c’est un événement très institutionnel, car les invitations émanent du gouvernement israélien et le Premier ministre Benyamin Nétanyahou y participera. Cependant, cette visite fait également l’objet de critiques en France. Le philosophe Bernard-Henri Lévy a annulé sa participation à la conférence, tout comme plusieurs autres invités. De nombreuses voix s’élèvent pour reprocher au gouvernement israélien de se rapprocher d’un parti avec un passé controversé en ce qui concerne l’antisémitisme. Les institutions juives de France ont unanimement dénoncé cette invitation, accusant le RN d’instrumentaliser la lutte contre l’antisémitisme. Malgré les efforts de dédiabolisation du parti, il reste encore des réserves vis-à-vis de son passé antisémite. En Israël, cette visite n’est pas passée inaperçue. Le ministre Amichai Chikli a justifié le choix de nouer des liens avec le RN en affirmant que ce parti était pro-Israël. Certains experts politiques estiment cependant que cette invitation soulève des questions sur la position d’Israël à l’égard des personnalités traditionnellement anti-juives, mais qui partagent des vues anti-immigration. Pourtant, le contexte politique et les préoccupations actuelles en Israël, axées sur la guerre à Gaza et la crise politique interne, font que cette visite passe au second plan dans les débats publics. Pour le Rassemblement national, ce voyage revêt une importance symbolique. Depuis la prise de fonction de Marine Le Pen à la tête du parti en 2011, le RN n’a jamais pu se rendre en Israël et n’a jamais été invité au dîner du Crif. Ce déplacement marque donc une étape dans la stratégie de dédiabolisation du parti et permet d’adoucir son image auprès des électeurs de droite qui pourraient encore avoir des réticences à voter pour le RN en raison de son passé antisémite. Le parti espère également en retirer des bénéfices électoraux, en montrant son engagement contre l’antisémitisme et l’islamisme, qu’il perçoit comme le principal danger. En conclusion, la participation de Jordan Bardella et Marion Maréchal à une conférence sur l’antisémitisme à Jérusalem suscite des critiques en France, mais est perçue différemment en Israël. Pour le Rassemblement national, cette visite est un moment important dans sa stratégie de dédiabolisation et lui permet de montrer son engagement contre l’antisémitisme.