Témoignages : Une campagne politico-médiatique d’attaques systématiques : les militants LFI serrent les rangs face à la polémique sur l’affiche Hanouna
Rares sont les voix au sein du parti de gauche qui s’élèvent pour fustiger la caricature de Cyril Hanouna reprenant des codes de l’antisémitisme. La pression ne retombe pas sur La France insoumise. À l’Assemblée nationale le mardi 25 mars, des ministres, notamment celui de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont à nouveau accusé le parti d’antisémitisme. LFI est toujours au cœur de la polémique, depuis la publication d’un visuel de Cyril Hanouna, début mars, reprenant les codes stéréotypes racistes à l’encontre des juifs. Le scandale persiste et, pourtant, le chef de file du parti Jean-Luc Mélenchon refuse toujours de s’excuser, contrairement à d’autres cadres LFI. Et les militants lui restent fidèles. Jean-Luc Mélenchon, c’est la France insoumise, et la France insoumise, c’est Jean-Luc Mélenchon, affirme Manuel Bompard, un cadre LFI. Malgré tout, cette polémique sans fin ébranle un peu les certitudes de Daniel, retraité militant LFI depuis une dizaine d’années : Jean-Luc Mélenchon commence à avoir de l’âge, c’est vrai qu’il braque certaines personnes. Il y a une violence dans son discours, et sa radicalité peut faire peur, déclare-t-il. Un avis ultra-minoritaire, même au cœur de la tempête actuelle et les accusations d’antisémitisme, après la publication du visuel de Cyril Hanouna. Tout cela est très difficile à vivre pour Daniel. C’est infamant, ça me tord le ventre, lance-t-il en rappelant que son père était juif. Les sympathisants de La France insoumise pensent, pour la plupart, que leur parti paie sa défense de la cause palestinienne. D’autres estiment même que ces attaques visent à fragiliser les insoumis, avant la présidentielle de 2027. C’est le cas de Karin Fischer, élue locale dans le Loiret : On est en train de commencer une campagne politico-médiatique d’attaques systématiques contre la force politique de gauche qui a le plus de chances de l’emporter contre l’extrême droite dans une présidentielle. Toute cette stratégie souvent clivante de LFI repose en effet sur cette certitude qu’ont les insoumis de gagner contre le rassemblement national en cas de second tour en 2027. Pour y arriver, ces militants de banlieue parisienne assurent que Jean Luc Mélenchon est leur meilleur atout : J’ai beaucoup milité dans les quartiers populaires car c’est la cible privilégiée par les insoumis et moi, chaque jour en porte à porte, quand on dit ‘Jean-Luc Mélenchon’, les gens, ils disent ‘Rentrez chez moi’. Le nom de Jean-Luc Mélenchon attire encore les gens et rassemble aussi, dans les quartiers populaires, déclare un militant de La France insoumise. Les quartiers populaires constituent un vivier d’abstentionnistes où se trouvent, selon la théorie de Jean-Luc Mélenchon, les voix pour propulser La France insoumise au second tour de la présidentielle.
