Prisons destinées aux trafiquants : l’influence persistante des narcotrafiquants
Narcotrafiquants : une emprise qui perdure malgré l’emprisonnement
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, prévoit d’emprisonner les 200 narcotrafiquants les plus dangereux dans deux établissements de haute sécurité à Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, d’ici le mois d’octobre. Cependant, selon Bertrand Monnet, professeur à l’EDHEC et spécialiste du narcotrafic, certains narcotrafiquants ont une emprise telle que certains d’entre eux garderont une influence malgré leur emprisonnement dans ces établissements les plus sécurisés. Il est ainsi peu probable que les liens qu’ils entretenaient avec les zones qu’ils contrôlaient soient entièrement rompus.
Des prisons pour limiter l’influence des gros bonnets
Bien que l’emprisonnement dans ces prisons de haute sécurité limite les contacts entre les détenus, cela ne résoudra pas le problème à 100%, selon Bertrand Monnet. En effet, il souligne que les trafics sont motivés par l’argent, et que si les principaux chefs sont arrêtés, d’autres personnes prendront immédiatement leur place. Les routes du trafic de cocaïne, qui génèrent des marges comprises entre 3 000% et 6 000%, expliquent pourquoi ces trafics continueront malgré les mesures prises par l’État.
La France, loin d’être un narco-État
Malgré cette réalité du narcotrafic, Bertrand Monnet nuance les propos qui qualifient la France de narco-État. Il affirme que l’État français met en œuvre des moyens pour lutter contre le narcotrafic, et qu’il est donc incorrect de qualifier la France de narco-État. Il rappelle que, dans un narco-État, l’appareil d’État travaille au profit d’une organisation mafieuse, ce qui n’est pas le cas en France. En conclusion, bien que l’emprisonnement des narcotrafiquants dans des établissements de haute sécurité puisse limiter leur influence directe, leur emprise persistera en partie. Les trafics étant motivés par des gains financiers considérables, de nouveaux acteurs prendront rapidement la relève, assurant ainsi la continuité du trafic. Néanmoins, la France s’efforce de lutter contre le narcotrafic, ce qui ne justifie en aucun cas de la qualifier de narco-État.