Mémoires de Gisèle Pélicot : la présidente de sa maison d’édition promet un livre utile à toutes celles et tous ceux qui ont été saisis d’effroi
La maison d’édition Flammarion a annoncé vendredi 21 mars qu’elle publiera le 28 janvier 2026 les mémoires de Gisèle Pélicot, devenue un symbole mondial des victimes de viols après un procès historique contre son ex-mari qui l’avait droguée afin de la faire violer par des inconnus. La présidente des éditions Flammarion, Sophie de Closets, promet sur France Inter un livre utile à toutes celles et tous ceux qui ont été saisis d’effroi par l’affaire des viols de Mazan. L’ouvrage est actuellement écrit en collaboration avec la journaliste et romancière Judith Perrignon, a précisé Flammarion.
Un livre utile pour comprendre et surmonter l’horreur
C’est un livre qui à la fois reviendra sur son parcours, mais aussi un livre utile à tous ceux et toutes celles qui ont été saisis d’effroi, fascinés, intéressés, choqués par ce qu’il lui est arrivé, a déclaré auprès de France Inter Sophie de Closets. Selon elle, l’objectif de ce livre est que les lecteurs puissent y trouver un intérêt bien sûr, mais aussi une lumière ou une sorte d’aide sur la manière dont on peut survivre à ça.
L’éditeur britannique de Gisèle Pelicot, The Bodley Head [groupe Penguin], a annoncé jeudi 20 mars au soir qu’il allait publier ses mémoires. Cette sortie française aura lieu dans le cadre d’une sortie mondiale au mois de janvier 2026. Selon une source proche du dossier à France Inter, c’est une agence internationale qui gère les droits du livre, et qui a négocié les contrats au cas par cas avec les différents éditeurs nationaux, dont Flammarion en France.
Une fierté pour Flammarion de publier ce livre
C’est évidemment une grande fierté et une grande joie, pour moi mais aussi pour tout le monde chez Flammarion, d’avoir la chance d’accompagner Gisèle Pélicot dans ce livre, son écriture, sa conception et sa publication dans un an, a-t-elle poursuivi. C’est sûr que nous n’étions pas les seuls à avoir cette curieuse envie de publier Gisèle Pélicot, raconte Sophie de Closets. Ça s’est passé simplement, je l’ai rencontrée avec ses avocats et on a beaucoup discuté de la manière dont on voyait ce livre, cette publication. Des sorties mondiales, simultanées, ça arrive de temps en temps dans l’édition. Chaque année, il y en a une ou deux, ajoute l’éditrice.
Ce qui est exceptionnel ici, c’est qu’il s’agit d’une personnalité française, et dans le monde entier, cette histoire a trouvé un écho universel extrêmement fort. Elle n’a jamais raconté la façon dont elle avait ressenti tout ça, la façon dont elle l’avait vécu, la femme qu’elle était, la vie qu’elle a eu, et sa vision des choses. Elle ne l’a jamais fait, donc il y a ce paradoxe, c’est une personnalité dont beaucoup de gens connaissent le nom et l’histoire, mais qui jusqu’à présent a été extrêmement discrète et silencieuse, et dont finalement on sait peu de choses sur son intériorité et sur sa vie. C’était vraiment une histoire de rencontre plus qu’une histoire de contrat, d’argent, de montants.
Les contrats d’édition sont structurés sur une somme qu’on donne, qui est une avance, et puis après un revenu sur les ventes du livre. C’est un livre très attendu dont on pense qu’il va intéresser beaucoup de gens, donc c’est relativement proportionné, souligne l’éditrice.
Gisèle Pelicot, droguée et violée pendant des années par son mari et des dizaines d’hommes que ce dernier recrutait sur internet, est devenue une icône féministe au cours du procès des viols de Mazan qui s’est tenu entre septembre et décembre 2024 à Avignon et a connu un retentissement mondial. Gisèle Pelicot a refusé que le procès de ses violeurs se déroule à huis clos, pour que la honte change de camp. Son ex-mari Dominique Pelicot a été condamné en décembre à 20 ans de réclusion criminelle. Il n’a pas fait appel. Ses 50 co-accusés, reconnus pour la plupart coupables de viols, âgés de 27 à 74 ans, ont été condamnés à des peines s’échelonnant entre trois ans de prison dont deux avec sursis, et 15 ans de réclusion criminelle. Certains ont fait appel.