Podcast Mazan, un procès pour l’Histoire (5/5) : les zones d’ombre qui subsistent
Dans ce cinquième épisode, nous allons aborder les nombreuses zones d’ombre qui persistent malgré les aveux partiels de Dominique Pelicot et sa prétendue transparence totale. Ces zones d’ombre concernent notamment le nombre exact de violeurs, les accusations de viol sur sa fille Caroline et les soupçons d’incestes sur ses petits-enfants.
Les violeurs non identifiés
Au procès des viols de Mazan, 51 personnes ont été jugées, mais les hommes invités par Dominique Pelicot et qui ont violé sa femme étaient bien plus nombreux. Les enquêteurs ont découvert que 72 hommes étaient impliqués, soit parce qu’ils apparaissaient dans les échanges Skype, soit parce qu’on les voit dans les vidéos tournées.
Cependant, certains de ces violeurs n’ont pas pu être identifiés et sont toujours en liberté.
Les limites de l’enquête
L’enquête, qui a duré trois ans, a laissé des questions sans réponses. Les techniques de la police ont leurs limites, et la juge d’instruction a admis que dans ce dossier, une enquête de 10 ans aurait pu être menée.
L’enquête a également révélé que Dominique Pelicot était en contact avec d’autres hommes qui droguaient leurs femmes pour les violer. Des parquets ont été saisis dans plusieurs régions de France à ce sujet.
Des viols et de l’inceste
Dominique Pelicot a avoué à l’un de ses coaccusés qu’il lui arrivait de faire violer sa femme sur des aires d’autoroute par des chauffeurs routiers. Des photographies de sa femme droguée et violée ont été retrouvées, mais Dominique Pelicot prétend que cela ne s’est produit qu’une seule fois et que c’était un simple fantasme personnel.
L’affaire a également mis en lumière le statut de grande oubliée de Caroline Darian, la fille de Pelicot. Bien qu’elle soit persuadée d’avoir été victime des agissements de son père, il n’y a pas de preuves tangibles pour étayer ses accusations. Des soupçons d’inceste sur les petits-enfants de Pelicot ont également émergé, mais n’ont pas été abordés lors du procès.
Un passé criminel
L’affaire Mazan a permis de découvrir des éléments du passé criminel de Dominique Pelicot. En 2020, il avait été arrêté pour avoir filmé sous les jupes des clients dans un supermarché, et en 2010, il avait déjà été arrêté pour des faits similaires. Son ADN, prélevé à cette époque, correspondait à celui d’une affaire de tentative de viol en 1999. Il est également mis en examen dans une affaire de meurtre non élucidée en 1991 en raison des similitudes de son mode opératoire.
Dominique Pelicot ne fera pas appel de sa condamnation à 20 ans de prison pour les viols de sa femme, ce qui signifie qu’il ne sera pas rejugé, mais il sera entendu comme témoin lors du procès en appel des autres accusés.