Procès de l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec : le témoignage poignant de la première victime de viol
La première victime partie civile a témoigné lors du procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé d’agressions sexuelles et de viols sur 299 patients. Cette femme, qui avait seulement 10 ans lors des faits en 1992, a partagé son histoire douloureuse devant la cour criminelle du Morbihan.
Une enfance brisée
Orianne était une petite fille de 10 ans et demi lorsque le viol a eu lieu pendant son hospitalisation pour une opération de l’appendicite. Joël Le Scouarnec, alors en début de carrière, profitait de ses visites matinales pour abuser d’elle. Il venait également la voir la nuit, prétendant effectuer des gestes médicaux pour commettre ses actes répréhensibles. Orianne, en larmes, a déclaré : Il a brisé ma vie, je veux qu’il l’entende. Elle se souvient avoir essayé de raconter ce qui s’était passé à ses parents, mais personne ne l’a crue ni posé de questions. Elle a vécu avec ces cauchemars toutes les nuits, laissant ses souvenirs la hanter pendant plus de trente ans.
Les séquelles et le soulagement
Quelques mois après le viol, Orianne a constaté une déchirure de l’hymen lors d’un examen effectué par le gynécologue de sa mère. À 13 ans, elle a sombré dans une dépression, et à 16 ans, elle a quitté sa famille. Sa vie sexuelle a été difficile, marquée par des phobies et des blocages. Aujourd’hui, elle est en situation de handicap et ne peut travailler que 14 heures par semaine. En 2019, Orianne a été contactée par la gendarmerie pour lui informer qu’elle figurait dans les journaux intimes et les dossiers retrouvés chez Joël Le Scouarnec. Ce moment a été un grand soulagement pour elle après trente ans d’attente.
Des aveux et des excuses
Lors du procès, Joël Le Scouarnec a admis les faits et a présenté ses excuses à Orianne. Il a reconnu avoir dévasté cette femme sur le plan psychologique et physique. Les larmes ont coulé sur son visage, démontrant sa sincérité. Malgré les nombreux souvenirs précis qu’elle a partagés avec ses parents, Orianne se demande pourquoi ceux-ci n’ont pas réagi à l’époque. Elle pense que la génération de ses parents évitait de faire des vagues et ressentait de la honte à aborder ce sujet. Aujourd’hui, Orianne attend que la justice prononce une peine qui soit à la hauteur de son désastre. Elle souhaite des excuses de ceux qui savaient et espère que Joël Le Scouarnec acceptera sa peine. Son témoignage a été très bouleversant pour l’ensemble de la cour criminelle et pour tous ceux qui l’ont entendue. Si vous êtes victime de violences sexuelles, physiques ou psychologiques, ou si vous êtes témoin d’une telle situation, il existe un numéro national d’accueil téléphonique, confidentiel et gratuit : le 119. Vous pouvez également contacter le 3919 si vous êtes victime de violences sexistes et sexuelles.