Procès du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy : le parquet dénonce un pacte de corruption à la fois inconcevable, inouï et indécent
Les procureurs du Parquet national financier ont débuté leur réquisitoire au procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Les peines requises seront annoncées jeudi soir.
Depuis le début du procès, le ministère public a critiqué l’attitude des prévenus, dénonçant des explications extravagantes et des contre-vérités flagrantes. Le procureur a souligné que ce procès ne mettait pas en cause l’ensemble de la classe politique, mais un groupe d’individus ayant eu recours à des intermédiaires douteux. Le pacte de corruption entre Nicolas Sarkozy et le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, conclu fin 2005 avec l’aide de Brice Hortefeux et Claude Guéant, est qualifié d’inconcevable, inouï et indécent par le parquet.
Nicolas Sarkozy, accusé de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, assiste à son procès en tant que prévenu. L’ancien président clame son innocence depuis le début du procès et risque jusqu’à dix ans de prison, 375 000 euros d’amende et une inéligibilité de cinq ans. Les trois procureurs du ministère public présenteront leurs réquisitions par thématiques liées à l’affaire, plutôt que par prévenu. Ils ont commencé par aborder la première rencontre entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, lors de laquelle le pacte de corruption aurait été conclu.
Les peines requises seront détaillées jeudi soir, à la fin du réquisitoire, pour chacun des douze prévenus, dont Nicolas Sarkozy lui-même.