Au procès du financement libyen, le parquet demande de reconnaître Nicolas Sarkozy coupable du financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007
Le Parquet national financier a poursuivi mercredi ses réquisitions à l’encontre de Nicolas Sarkozy et de ses anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth au procès des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007. Les réquisitions du parquet soulignent que Nicolas Sarkozy a donné son accord exprès et préalable pour chaque dépense, il a donné son accord de principe à la commission de l’infraction et il a signé les comptes de campagne en tant que candidat.
Des réquisitions fermes contre Nicolas Sarkozy
Les réquisitions du Parquet national financier ont été fermes à l’encontre de l’ancien président de la République. Les magistrats ont soutenu l’existence d’un pacte de corruption entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne électorale en 2007. Ils ont qualifié ce pacte d’inconcevable, inouï et indécent. Le procureur Quentin Dandoy a ensuite exposé les mécanismes de ce financement illégal.
L’argent liquide présent dans la campagne présidentielle
Le procureur a souligné que l’argent est souvent le nerf de la guerre en campagne électorale. Une comparaison a été faite avec l’affaire Bygmalion, dans laquelle Nicolas Sarkozy a été condamné en appel pour dépenses excessives. L’étude comparative des financements de 2007 et 2012 a mis en évidence la circulation d’espèces non comptabilisées dans les comptes de campagne. Les juges d’instruction ont estimé que ces coûts absents s’élevaient à plus de 450 000 euros.
L’implication de Claude Guéant et Eric Woerth
Le procureur a évoqué l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, jugé en son absence, qui aurait porté des valises d’argent liquide. Il a également mentionné que ces sommes en liquide devaient être remises à Claude Guéant, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy. Il a en outre souligné que l’argent libyen aurait été utilisé par Claude Guéant, remis à Eric Woerth et utilisé pour les besoins de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.
Les réquisitions contre les autres prévenus
Outre Nicolas Sarkozy, les réquisitions du Parquet national financier concernent également Claude Guéant, Eric Woerth et Brice Hortefeux. Selon le procureur, Brice Hortefeux aurait remis les coordonnées du compte Rossfield, par lequel l’argent aurait transité, en présence de Ziad Takieddine. Les procureurs ont réclamé au tribunal de reconnaître coupable Nicolas Sarkozy de financement illégal de campagne électorale. Claude Guéant et Eric Woerth sont quant à eux accusés de complicité de ce délit. Brice Hortefeux est également poursuivi pour son implication dans le pacte de corruption. En conclusion, le procès du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 se poursuit avec les réquisitions du Parquet national financier. Les réquisitions sont fermes à l’encontre de l’ancien président, accusé d’avoir accepté un pacte de corruption avec Mouammar Kadhafi. Les preuves de l’existence de cet accord reposent notamment sur la circulation d’argent liquide dans sa campagne électorale, ainsi que sur les témoignages et les éléments de l’enquête.