Le procès de Joël Le Scouarnec : les témoignages bouleversants de sa famille
Après une première journée consacrée à des questions de procédure, le procès de Joël Le Scouarnec entre, mardi 25 février, dans le cœur des débats avec la personnalité de l’accusé. Cet ancien chirurgien de 74 ans comparaît devant la cour criminelle du Morbihan à Vannes pour agressions sexuelles et viols sur 299 victimes.
Il s’agit, pour l’immense majorité, de très jeunes patients, âgés de 11 ans en moyenne, agressés dans les hôpitaux et cliniques où Joël Le Scouarnec a exercé pendant plus de 30 ans. Mardi, ses enfants mais aussi son ex-femme vont venir témoigner. Avec une question : étaient-ils au courant des agissements de Joël Le Scouarnec ?
Un silence pesant de l’ex-femme
L’ex-femme de Joël Le Scouarnec, qui partagea près de 40 ans de vie commune avec lui, affirme n’avoir jamais rien su des actes odieux de son mari. Pourtant, en 1996, Joël Le Scouarnec lui-même mentionne dans ses carnets qu’elle sait qu’il est pédophile. Le témoignage de l’ex-femme devant la cour est donc très attendu, d’autant plus qu’elle a été accusée par certains membres de la famille d’avoir couvert son mari pendant des années. Lors du premier procès de son ex-époux, elle était même venue grimée d’une perruque pour éviter les regards indiscrets.
Les fils témoignent de leur incompréhension
Les trois enfants du couple viennent également témoigner à la barre. Les trois garçons affirment n’avoir jamais été victimes de leur père et n’avoir jamais remarqué quoi que ce soit d’anormal. Cependant, le fils aîné, dans un message adressé à franceinfo, raconte sa descente aux enfers depuis qu’il a pris connaissance des agissements de son père.
Avant 2017, je ne connaissais que le bon côté de mon père, quelqu’un avec beaucoup d’humour, sympathique, ouvert d’esprit, bienveillant, très intelligent, calme et entièrement dévoué à sa famille. L’après-procès de 2020 a été catastrophique pour moi psychologiquement, et devoir à nouveau témoigner est proche du calvaire, confie-t-il.
Le fils aîné de Joël Le Scouarnec avoue avoir été profondément choqué par les révélations et avoue avoir encore du mal à réaliser la gravité des actes commis par son père. Il est convaincu que celui-ci a été emporté par une addiction qu’il ne manifestait pas durant les premières années de sa vie. Avec le temps et la solitude, il n’était plus en mesure de lutter contre ce vice, ajoute-t-il. Le procès de Joël Le Scouarnec se poursuivra jusqu’au mois de juin.
