Le procès de Nicolas Sarkozy
L’ancien président Nicolas Sarkozy est de retour au tribunal à partir du lundi 6 janvier, aux côtés de trois de ses anciens ministres. Cette affaire concerne le financement présumé de sa campagne de 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi.
Des preuves matérielles
Le journaliste Fabrice Arfi, de Mediapart, assure qu’il existe quantité de preuves matérielles dans cette affaire. Contrairement aux crimes de sang, les crimes d’argent ne laissent pas d’empreinte digitale ou d’ADN. Cependant, des traces bancaires ont été découvertes, montrant que le clan de Nicolas Sarkozy a accepté de l’argent de Kadhafi pour financer sa campagne.
Un faisceau d’indices graves et concordants
Cette affaire a nécessité 10 ans d’instruction, ce qui prouve la solidité du dossier. Des paiements en provenance de la Libye ont été retrouvés sur des comptes français, dont un montant de 440 000 euros sur le compte d’un proche de Sarkozy, correspondant à une note d’agenda intitulée NS campagne. En échange de cet argent, le régime de Kadhafi aurait bénéficié de faveurs diplomatiques, juridiques et économiques.
D’autres transactions suspectes ont également été évoquées, notamment les 5 millions d’euros transportés entre la Libye et le ministère de l’Intérieur par l’intermédiaire Ziad Takieddine. Ces preuves matérielles seront présentées lors du procès qui devrait durer trois mois.
Les prévenus
Outre Nicolas Sarkozy, 3 de ses anciens ministres seront jugés aux côtés de lui : Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Ces hommes, qui n’ont plus le droit de se parler depuis 7 ans, sont accusés de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.
Les conséquences politiques
Nicolas Sarkozy affirme que cette affaire lui a coûté sa réélection en 2012, face à François Hollande. Depuis que l’affaire Kadhafi a éclaté il y a 14 ans, la droite n’a jamais réussi à renouer avec la victoire politique.