Toucher à l’aide médicale d’État est une faute, critique l’ancien ministre de la Santé François Braun
L’ancien ministre de la Santé, François Braun, a vivement critiqué la volonté de Michel Barnier de baisser les soins pris en charge par l’aide médicale d’État (AME). Selon lui, toucher à cette aide est une faute. Il estime qu’une réforme de l’AME ne serait pas bénéfique et risquerait d’augmenter la mortalité des personnes sans papiers.
Réduire le nombre de bénéficiaires de l’AME augmenterait la prise en charge de patients plus graves
François Braun met en garde contre les conséquences d’une baisse du nombre de bénéficiaires de l’AME. Selon lui, cela aurait pour effet d’augmenter la saturation des services d’urgences et de provoquer une augmentation de la mortalité des personnes sans papiers. Il prend l’exemple de l’Espagne, qui avait supprimé l’équivalent de l’AME en 2012, et qui avait enregistré une augmentation de 15% de la mortalité chez les migrants.
Réduire le budget de l’AME entraînerait une augmentation des dépenses
François Braun rappelle que des tentatives de réduction du budget de l’AME ont déjà été faites en France, avec des conséquences néfastes. En 2011, le projet de droit de timbre, qui prévoyait un paiement annuel de 30 euros par adulte, a entraîné une augmentation de 18% des dépenses de santé, car les personnes n’allaient pas se faire soigner immédiatement et se rendaient ensuite aux urgences. Il souligne également l’importance de maintenir l’accès aux soins pour tous.
Une réforme de l’AME nécessaire pour lutter contre les abus
Même s’il est contre une réduction de l’AME, François Braun reconnaît qu’il est nécessaire de lutter contre les abus. Il propose de renforcer les contrôles et de mettre en place des mesures pour exclure les personnes concernées par une obligation de quitter le territoire français. Selon lui, une amélioration de l’AME doit se faire dans le cadre d’une politique de lutte contre les dérives, sans remettre en question son existence.
Il est important de préserver l’accès aux soins pour tous, y compris les personnes sans papiers. La santé ne devrait pas être un privilège réservé à certains, mais un droit universel. L’AME, malgré les possibles abus, représente une avancée en termes d’humanité et d’économie. Il est essentiel de maintenir cette aide médicale d’État et de travailler à son amélioration, sans la restreindre.