Retraites : François Bayrou évoque un référendum, Emmanuel Macron temporise
À peine son conclave entamé, François Bayrou ouvre la porte à un référendum sur la réforme des retraites. Une option brandie en cas de blocage des négociations en cours entre partenaires sociaux, dit le Premier ministre dans un entretien au Figaro jeudi 27 février. Or, ces négociations s’annoncent compliquées, puisque le syndicat Force Ouvrière a quitté la table dès le début des discussions. Mais, en visite au Portugal vendredi, Emmanuel Macron a rappelé qu’il faut faire les choses dans le bon ordre. Pourtant, partisan de davantage consulter les Français, le chef de l’Etat ne semble pas séduit par l’idée de son Premier ministre.
Bayrou ne veut pas d’une question binaire, Macron pas convaincu
A priori, cela ne sera pas une question binaire, du type : Êtes-vous pour ou contre le retour à la retraite à 62 ans ? Ce n’est pas possible, évacue l’entourage du Premier ministre, qui explique qu’il faut un cadre. Et il y a un risque que la consultation se transforme en un pour ou contre la politique menée par Emmanuel Macron. Dans son interview au Figaro, François Bayrou n’exclut donc pas un texte entier sur la question des retraites soumis au référendum. Mais, vendredi depuis le Portugal, le chef de l’État semble désavouer son Premier ministre : Le moment est le moment du dialogue entre les partenaires sociaux. C’est pourtant Emmanuel Macron qui a mis sur la table l’idée de consulter les Français sur divers sujets lors de ses derniers vœux, le 31 décembre dernier : C’est pour cela qu’en 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants.
La question sensible des thèmes soumis à référendum
Pour le moment, le président de la République n’a pas vraiment précisé sa pensée. Les idées continuent d’émerger sur le sujet des thèmes, indique son entourage. Par exemple, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau veut un référendum sur l’immigration. Quant à Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre chargée du Travail, elle souhaite que les Français soient consultés sur la fin de vie et l’aide active à mourir. Cependant, la Constitution limite le recours au référendum à certains sujets précis. L’article 11 de la Loi fondamentale précise que la consultation doit porter sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.