Réseau France Santé : Un défi de taille pour la santé publique
Le 13 septembre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a divulgué plan ambitieux visant à établir un réseau de 5 000 maisons France Santé à travers le pays, dans l’espoir d’améliorer l’accès aux soins médicaux. Ce projet, qui s’inspire des maisons France Services, vise à offrir à chaque citoyen une approche médicale à moins de 30 minutes de chez lui. Cependant, des craintes émergent quant à la faisabilité d’une telle initiative, notamment exprimées par le syndicat de médecins généralistes, MG France.
10 000 médecins nécessaires : un défi colossal
Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, a soulevé une question essentielle lors de son interview sur franceinfo :
Où allons-nous trouver les 10 000 médecins nécessaires pour faire fonctionner ces maisons France Santé ?
. En effet, chaque maison nécessitera un effectif minimal de deux médecins, ce qui représente un défi colossal dans un contexte où la pénurie de médecins généralistes est préoccupante.
Une inquiétude exprimée par les professionnels de santé
Au-delà du simple besoin quantitatif, il existe des préoccupations sur la qualité des soins offerts. Nogrette indique que si ces maisons se concentrent sur des soins ponctuels comme des rhumes ou des angines, la situation pourrait être plus gérable. Mais trouver des médecins disposés à établir une relation à long terme avec les patients s’avère plus complexe. Santé Publique France révèle que près de 60% des médecins généralistes en France ne pratiquent pas la médecine générale traitante. Cela soulève des interrogations sur la nature des soins qui seront réellement fournis dans ces maisons France Santé.
Un système de soins déjà en place : explications
MG France met également en lumière l’existence de communautés professionnelles territoriales de santé, qui jouent déjà un rôle clé dans l’orientation des patients vers des médecins traitants. L’idée de créer ces maisons pourrait donc se heurter à un manque d’innovation, plutôt que d’apporter des solutions concrètes. L’Assurance Maladie confirme que le paysage médicinal français est déjà structuré par des initiatives qui tentent de contrer la désertification médicale.
Le ras-le-bol des médecins généralistes
Cette situation en lien avec la motivation des médecins généralistes est d’autant plus alarmante. Beaucoup d’entre eux choisissent de se spécialiser dans des domaines plus lucratifs ou moins stressants, tels que l’esthétique ou la rééducation. En conséquence, la médecine générale perd son attrait, tant sur le plan financier que personnel. Il faut redonner une valeur à la médecine générale, comme le souligne un expert, sinon nous perdons nos meilleurs éléments, alerte Nogrette.
Les conséquences d’une médecine à deux vitesses
La création de ces maisons France Santé pourrait aggraver une situation déjà déteinte : la médecine à deux vitesses. D’un côté, certains patients auront accès à des soins de qualité, tandis que d’autres, notamment dans des zones rurales ou en difficulté économique, pourraient encore être laissés pour compte. Cela pourrait renforcer les inégalités dans l’accès aux soins, un problème déjà présent dans le paysage médicinal français.
Un appel à l’action du Premier ministre
Bien que les professionnels de santé soient sceptiques quant à l’atteinte des objectifs, Nogrette reste positif quant aux intentions du gouvernement. Je suis heureux que la santé soit une priorité pour le Premier ministre. Un dialogue est capital, et j’aspire à déterminer comment nous pouvons véritablement reformer le système de santé, a-t-il déclaré. Le chemin vers une solution durable demande une collaboration étroite entre les acteurs politiques et médicaux.
Vers un avenir incertain
Alors que le gouvernement œuvre pour trouver des solutions à la crise des déserts médicaux, les obstacles structurels sont nombreux. Les initiatives doivent s’accompagner d’une stratégie de motivation des médecins, d’une revalorisation de la médecine générale et d’une bonne gestion des ressources humaines. L’élément crucial sera la capacité à convaincre les nouveaux médecins de choisir cette voie, alors que des alternatives plus rentables se présentent à eux. En d’autres termes,
Si nous ne changeons pas notre approche, nous ne ferons qu’aggraver une crise déjà exacerbée.
Conclusion : une tâche de long terme
La mise en place des maisons France Santé pourrait être une opportunité historique de redynamiser le système de santé français, mais cela nécessite des efforts conséquents pour s’assurer que les médecins soient disponibles et prêts à servir les patients de manière durable. Les acteurs politiques doivent prendre sérieusement en considération les préoccupations des professionnels de santé et adopter une approche coopérative pour parvenir à des solutions réalistes et efficaces. Pour tout savoir sur l’évolution des dispositifs de santé, vous pouvez consulter l’article détaillé disponible sur CMUc.