Rôle dangereux des intermédiaires dans le financement libyen de la campagne de Sarkozy

Rôle dangereux des intermédiaires dans le financement libyen de la campagne de Sarkozy

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Campagne de Nicolas Sarkozy : Les intermédiaires mis en cause

Lors du procès des soupçons de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007, les intermédiaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri ont été au cœur des débats. Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE, a témoigné de la dangerosité de ces deux personnes. Il a révélé avoir averti Claude Guéant et Brice Hortefeux de la nature trouble de leurs relations avec Takieddine et Djouhri. Juillet les a décrits comme des gens éminemment dangereux.

Des avertissements ignorés

Alain Juillet a expliqué avoir conseillé à Brice Hortefeux de se méfier de Ziad Takieddine lorsqu’il l’a vu afficher son soutien envers lui sur un yacht en compagnie de Jean-François Copé. Il a également mis en garde Claude Guéant contre Alexandre Djouhri, soulignant que ce dernier avait des relations importantes dans le milieu politique et les entreprises, mais qu’il avait commencé sa carrière comme un voyou. Malgré ces mises en garde, les deux anciens ministres ont nié connaître le passé trouble de ces intermédiaires.

Des intermédiaires au service de la droite française

Selon l’accusation, Takieddine et Djouhri ont joué un rôle essentiel dans le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. Ils auraient facilité le transfert d’argent libyen avant et après l’élection présidentielle de 2007. Alain Juillet a révélé que Takieddine se baladait en Libye avec une lettre de Sarkozy, dans laquelle ce dernier s’engageait à faire lever le mandat d’arrêt contre Abdallah Senoussi, un dirigeant libyen condamné en France. Cependant, Juillet a affirmé que cette lettre était invraisemblable et que Ziad Takieddine aurait dû cesser de se promener avec pour éviter des ennuis.

Des relations douteuses et des pièges

Alain Juillet a également soulevé des questions sur les relations entre les intermédiaires et les deux anciens ministres. Il a souligné que Djouhri avait organisé des rencontres officieuses entre Guéant et Hortefeux en Libye, ce à quoi ils ont répondu qu’ils avaient été piégés. Juillet a exprimé son scepticisme face à cette affirmation, soulignant que s’ils avaient été piégés, ils auraient dû avertir immédiatement les autorités compétentes pour limiter l’impact de l’opération. Il a également évoqué la possibilité que Guéant ait été entraîné dans cette affaire à cause de la perte de sa femme en 2008.

Les intermédiaires, des acteurs dangereux

Alain Juillet a conclu en soulignant le danger que représentent les intermédiaires dans les affaires politico-financières. Il les a qualifiés de gens éminemment dangereux et a insisté sur la nécessité de lutter contre eux. Les avocats de Takieddine et Djouhri ont remis en question ces accusations, arguant que Djouhri n’avait aucun antécédent judiciaire et que Takieddine ne pouvait pas être considéré comme une référence morale. Les deux hommes risquent jusqu’à dix ans de prison, tout comme les autres prévenus de ce procès-fleuve.

À lire aussi : Financement libyen : un témoin compromet un peu plus l’ancien président Sarkozy

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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