Témoignages après l’attentat de Puget-sur-Argens
Dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin, à Puget-sur-Argens, dans le Var, Hichem Miraoui, 46 ans, a été assassiné par un voisin qui a revendiqué son acte dans des vidéos publiées sur Facebook. Quelques jours après l’attaque raciste de Puget-sur-Argens qui a fait un mort, deux victimes prennent la parole. Il s’agit de deux cousins, militants kurdes, réfugiés en France : Akif Badur, 35 ans, et Ibrahim Tepeli, 25 ans.
La violence de l’attaque
Akif Badur a reçu deux balles dans la main. Ibrahim Tepeli a réussi à s’enfuir. Ils sont encore sous le choc. Akif Badur secoue de temps à autre sa main droite, entourée d’un bandage, comme pour chasser la douleur et les images violentes gravées dans sa mémoire. D’abord les trois balles tirées à travers la porte de son logement, puis son voisin qui le bloque avec sa voiture et lui tire dessus.
L’impact psychologique
«Alors oui, en effet, physiquement, je n’ai peut-être rien, mais psychologiquement, je ne vais pas bien. C’est-à-dire que c’est un choc pour moi. Je me demande encore ce qu’il s’est passé. Pourquoi cible-t-il directement des étrangers ?» témoigne Ibrahim Tepeli. Comme lui, Akif Badur n’aurait jamais pensé que leur voisin qui leur disait juste bonjour, bonsoir, commette un tel acte. Mais aujourd’hui, il en est sûr, il s’agit bien d’une attaque raciste.
La demande de qualification terroriste
Pour l’avocat des deux victimes, David Andic, cet acte était prémédité et les deux cousins faisaient partie des cibles du tueur. Il demande que l’attaque soit qualifiée de terroriste : «Le droit permet et oblige à ce qu’on qualifie cette affaire de terroriste avant toute chose. On fait enfin une juste application du droit.» Le parquet national antiterroriste s’est saisi des faits et a ouvert une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat terroriste.