Fusion nucléaire : un pas de plus vers la création d’un Soleil artificiel
Le CEA, Commissariat à l’énergie atomique, a récemment atteint un record mondial en matière de durée de plasma. Cette avancée est cruciale dans la perspective de maîtriser un jour la fusion nucléaire, qui reproduirait l’énergie du Soleil de manière artificielle.
Un record mondial battu en France
Le CEA a réussi à maintenir un plasma pendant plus de 22 minutes, ce qui constitue un record mondial. Cette prouesse a été réalisée sur le site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. Le plasma est en réalité une soupe d’atomes d’hydrogène à très haute température. Cette réalisation améliore de 25% le précédent record détenu par la Chine et renforce notre espoir de pouvoir un jour produire de l’énergie par fusion nucléaire.
Une énergie prometteuse
La fusion nucléaire est considérée comme l’énergie idéale, car elle est à la fois décarbonée et génère peu de déchets radioactifs. Contrairement à l’énergie de fission utilisée dans les centrales nucléaires actuelles, la fusion nucléaire se rapproche de l’énergie produite par le Soleil. Bien que nous soyons encore loin de maîtriser complètement cette technologie, ce record de durée de plasma constitue une étape supplémentaire vers cet objectif.
Les défis à relever
La création d’une énergie de fusion nécessite de réunir deux noyaux d’hydrogène pour former un noyau plus lourd. Cela doit se produire à une température et à une pression extrêmement élevées, ce qui génère le plasma. Actuellement, ces expérimentations sont menées dans un tokamak, un dispositif circulaire où les atomes d’hydrogène sont chauffés à des températures allant de 25 à 50 millions de degrés. Le plasma doit être confiné à l’aide d’aimants dans un champ magnétique, mais cette matière est très instable. Maintenir le plasma pendant plus de 22 minutes est donc une véritable prouesse, d’autant plus qu’il est également crucial de garantir la résistance des parois du réacteur. Certains experts estiment que nous pourrions maîtriser cette technologie d’ici 2100. En attendant, le projet international ITER, qui sera développé à Cadarache à partir de 2030, nous permettra de franchir une étape essentielle en chauffant les atomes d’hydrogène à 150 millions de degrés, soit trois à six fois plus chaud qu’aujourd’hui. L’objectif est de réaliser une réaction de fusion nucléaire et de créer ainsi un mini-Soleil dans une boîte. Autrement dit, il s’agit d’un défi technologique considérable. En conclusion, le récent record de durée de plasma atteint par le CEA constitue une avancée significative vers la maîtrise de la fusion nucléaire. Cette énergie prometteuse, similaire à celle du Soleil, pourrait être une alternative décarbonée et produisant moins de déchets radioactifs que l’énergie de fission actuellement utilisée. Bien que de nombreux défis restent à relever, ce record renforce notre optimisme quant à la possibilité de produire un jour de l’énergie par fusion nucléaire. Avec des projets comme ITER en développement, nous pourrions franchir de nouveaux paliers et nous rapprocher de la concrétisation de cette technologie révolutionnaire.